STORY

The Reverend, l’autre livre perdu d’Harper Lee

La romancière américaine Harper Lee s'est éteinte ce vendredi 19 février, à l'âge de 89 ans. Après avoir remporté le prix Pulitzer en 1961 pour son célèbre premier roman Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, elle avait, sans prévenir, rejoint aussitôt le clan des ermites littéraires: plus un mot, plus une apparition, plus un livre. Juste un mystère insondable. Jusqu’à la dernière rentrée littéraire et la sortie en grande pompe de son “deuxième livre” oublié, Va et poste une sentinelle. Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là: il y aurait, quelque part, un troisième livre de la légendaire écrivaine américaine. Vraiment ? Dans son numéro 21, paru le 11 décembre 2015, le magazine Society racontait son histoire.
Harper Lee dans le bureau de son père à Monroeville, en 1961.

Ça commence par une série de faits divers morbides en provenance du fin fond des États-Unis. Le 6 août 1970, le téléphone du commissariat d’Alexander City, Alabama, sonne à 2h45 du matin, un temps dans le vide. Une voix d’homme signale un accident de voiture. Lorsque la police arrive sur les lieux, elle découvre une 1968 Ford encastrée dans un arbre ; et à l’intérieur de la voiture, le corps de Mary Lou Maxwell, la femme du révérend de la ville. Mary Lou Maxwell n’est pas morte dans l’accident: elle a été battue et, au vu de la corde retrouvée à quelques mètres du véhicule, probablement étranglée. Accusé du meurtre de son épouse, le révérend William Maxwell est innocenté par sa voisine Dorcus Anderson, qui lui fournit son alibi. Il touche au passage les 90 000 dollars de l’assurance. Quelques mois plus tard, Maxwell épouse en secondes noces Dorcus, dont le mari est entre-temps décédé dans des circonstances étranges. Puis, c’est le frère de Maxwell qui est retrouvé mort. L’alcoolisme, dit-on. Arrive 1973, et le tour de Dorcus. Morte dans sa voiture. Il y a des traces de strangulation mais la justice conclut à une crise d’asthme aiguë, et le révérend Maxwell empoche les 50 000 dollars de son assurance vie. Le mythe ‘du Voodoo Preacher’ est né: dans la région, il se raconte que le révérend pratique la magie noire et le bruit court qu’il aurait, chez lui, des jarres remplies de sang, étiquetées “love”, “hate”, “death”… En 1976, la rumeur trouve un nouvel écho: le neveu de William Maxwell, James Hicks, décède à son tour dans un accident de voiture qui laisse le véhicule intact et le corps aussi. Mais James est mort. Affaire classée, encore. Jusqu’au 11 juillet 1977, où tout cela va trop loin. Alors qu’il conduit sur l’autoroute, un certain Amos Hearn aperçoit Will Maxwell au bord de la route. Le révérend est en train de manipuler le corps de Shirley Ann Ellington, 16 ans, manifestement occupé à la faire passer sous les roues de sa voiture afin de faire croire à un accident. Shirley Ann Ellington ne se débat pas: elle est déjà morte. Elle était la fille de sa nouvelle femme. Le troisième dimanche de juin, la petite ville d’Alexander City enterre Shirley. Trois cents personnes réunies dans la chapelle, dans une atmosphère de recueillement. Entre alors en scène un nouveau personnage. Robert Burns, chauffeur routier à peine revenu du Viêt Nam, est l’oncle de la défunte Shirley. Il aperçoit le révérend, dégaine son Beretta calibre .25 et fait feu, trois fois. Maxwell est au sol. Fin de parcours pour ‘le Voodoo Preacher’. La suite de l’histoire? Pour se défendre, Robert Burns se tourne vers Tom Radney, l’avocat historique de William Maxwell. Et, comme l’homme de loi avait réussi à blanchir le révérend de chacune de ses affaires, il permet à Burns de ressortir du procès libre comme l’air. Pendant ce temps, 247 kilomètres plus au sud, Harper Lee coule des jours tranquilles à Monroeville.

Dans l’ombre de Truman Capote

Tellement tranquilles que c’en serait presque suspect. En 1977, cela fait déjà 17 ans que l’Amérique attend le second roman de l’un de ses écrivains les plus secrets. La suite de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, lauréat du prix Pulitzer en 1961. Sortie au moment de la lutte pour les droits civiques, cette histoire d’une petite fille dont le père avocat décide de défendre un homme noir accusé à tort de viol dans le Sud des États-Unis est devenue un symbole de la lutte pour l’égalité des races. Et a fait au passage de son auteure une icône nationale. En tête de la liste des best-sellers du New York Times pendant 98 semaines, Harper Lee a vendu à travers le monde 40 millions de copies de ce qui est immédiatement devenu un classique, le livre le plus étudié dans les écoles américaines, aux côtés de Gatsby le magnifique et Macbeth. À quoi s’ajoute le mystère: Harper Lee est invisible. Depuis 1964, elle a décidé de décliner toutes les demandes d’interview et les apparitions publiques. Sa vie se partage entre New York, où elle vit en solitaire, et la maison familiale de Monroeville, Alabama, qu’elle habite avec sa grande sœur Alice, son lien le plus fort avec le monde extérieur. “Elles étaient toutes les deux tout le temps ensemble, témoigne aujourd’hui Hank, le neveu des sœurs. Elles passaient leur temps à lire, discuter littérature et jouer au golf.” Les frangines Lee passent également du temps à trier l’énorme correspondance que le bureau de poste reçoit tous les jours pour Harper, dédicacent des livres, signent des lettres. Et, gentiment, éconduisent les hordes de fans, touristes, curieux et journalistes qui s’approchent de leur porche.

Lorsque l’avocat Tom Radney écrit en 1978 à Harper Lee pour l’inviter à venir jeter un oeil sur les crimes de William Maxwell, celle-ci n’hésite pas. Elle fait ses bagages et déménage à Alexander City. En ligne de mire: son De sang-froid à elle, et à elle toute seule

Harper Lee est aussi un mystère pour son éditeur. Tout de suite après Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, alors qu’il aurait aimé la voir se pencher sur un nouveau manuscrit, elle a préféré travailler avec Truman Capote à ce qui deviendra le plus grand chef-d’œuvre de l’écrivain, De sang-froid. Lee et Capote ont beau sembler à des années-lumière l’un de l’autre –elle si discrète, lui si people avant l’heure–, ils se connaissent depuis longtemps. En fait, ils ont passé leur enfance ensemble. L’été, ils avaient développé un exercice à quatre mains. Le père de Lee leur rapportait les journaux et, en se servant des actualités du coin, les deux enfants écrivaient des histoires. Capote la première phrase, Lee la deuxième, etc. Ces nouvelles en duo s’inscrivent dans la grande tradition Southern Gothic. Comme chez Faulkner et Tennessee Williams, on y trouve des personnages complexes, souvent mentalement instables, qui évoluent dans l’obscurité et s’entretuent pour de sombres prétextes moraux. Des histoires du Sud, violentes, empreintes d’un humour noir, dans une société raciste marquée par l’esclavage. Pour autant, des années plus tard, c’est une histoire du Midwest qui va les réunir à nouveau. En 1959, le New York Times publie une brève sur l’assassinat de quatre membres d’une famille de fermiers à Holcomb, Kansas. Harper Lee et Truman Capote partent enquêter sur place, reviennent avec des milliers de pages de notes. “La présence d’Harper Lee a été fondamentale, raconte Ralph Voss, ancien professeur de l’University of Alabama et spécialiste de Truman Capote. Grâce à elle, ils ont pu se rapprocher des conservateurs du Kansas, qui étaient au départ plutôt rebutés par les manières, les grands airs et l’apparence de Capote.”

De sang-froid sort en 1965. C’est un immense succès. Mais surprise, Capote a oublié de créditer son amie sur la couverture: elle n’a droit qu’à une vague mention. S’ajoute à ce désaveu la rumeur persistante qui voudrait que Truman Capote soit le véritable écrivain derrière Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur“Capote était connu avant Harper Lee, remet Charles J. Shields, le biographe de Lee. Les gens se sont dit: ‘Quelle est la probabilité que deux des plus grands auteurs américains du moment aient grandi l’un en face de l’autre dans une si petite ville?’ Alors certains ont pensé que, tout simplement, Capote pourrait avoir aidé une amie inconnue à écrire un livre, par amitié. Et il est vrai qu’Harper Lee avait montré le manuscrit de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur à Capote, qui lui a indiqué qu’il pensait que c’était trop long. Mais penser qu’il a fait plus que cela, c’est non seulement sexiste, mais c’est absurde: n’importe qui connaissant un petit peu le personnage de Truman Capote sait que s’il avait écrit le livre qui a gagné le Pulitzer, il l’aurait crié sur tous les toits!” Où l’on touche du doigt une autre explication plausible de pourquoi Capote aurait minoré le rôle joué par Harper Lee dans De sang-froid: par jalousie pour le Pulitzer qu’elle avait gagné avec son roman à elle.

Harper Lee, de retour chez elle, en 1961.
Harper Lee, de retour chez elle, en 1961.

Marja Mills, voisine et amie des deux sœurs Lee entre 2004 et 2006, et auteure de The Mockingbird Next Door, se souvient qu’Alice et Harper parlaient parfois encore, des années plus tard, de ce sujet si triste. “Alice disait souvent que c’était ‘le plus gros mensonge jamais prononcé’. Elle pensait que Truman était jaloux du Pulitzer. Bien sûr, il avait aussi des problèmes de drogue. Leur relation a pâti des addictions de Truman.” À la fin des années 60, les deux écrivains restent amis, mais s’éloignent. “S’il est tentant de dire que Lee s’est sentie sous-estimée après De sang-froid, je pense qu’il y avait plus que ça, théorise Ralph Voss. En grandissant, ils ont développé des personnalités diamétralement opposées. Il était flamboyant, elle était solitaire. Il aimait attirer l’attention, elle a choisi de retourner à Monroeville pour s’en éloigner. Il a énormément publié, elle plus rien.” Est-ce par jalousie? Par désir de vengeance? Par esprit de compétition? Ou parce qu’il lui rappelle Atticus Finch, l’avocat humaniste de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur? Lorsque Tom Radney écrit en 1978 à Harper Lee pour l’inviter à venir jeter un œil sur les crimes de William Maxwell, celle-ci n’hésite pas une seconde. Elle fait ses bagages et déménage à Alexander City. En ligne de mire: son De sang-froid à elle, et à elle toute seule.

“À chaque fois, une nouvelle excuse”

“Harper Lee a passé plusieurs mois en ville”, confirme aujourd’hui fièrement Madolyn Price. La petite-fille de l’avocat Tom Radney se souvient avoir croisé, petite, cette drôle de femme qui fumait la pipe, buvait du whisky, parlait base-ball avec les hommes. Et utilisait beaucoup le mot fuck. Elle se rappelle qu’elle “posait beaucoup de questions sur l’affaire”. C’est peu de le dire. Pendant neuf mois, l’écrivaine interroge tous ceux qui ont connu le révérend. Elle s’entretient également avec le tireur et passe d’innombrables heures avec Tom Radney et sa famille. Elle décide vite que l’avocat sera le centre du livre, et que le livre s’appellera The Reverend. Harper Lee rassemble des pages et des pages de notes. “Ma mère lui a rendu visite dans sa chambre d’hôtel un jour. Il y avait plein de papiers griffonnés et de journaux partout”, se souvient Madolyn Price. Pourtant, comme toujours avec Harper Lee, le projet se nappe vite d’une aura de mystère. Les années passent et rien ne sort. Harper Lee reste la femme d’un seul livre. “Une fois, j’ai parlé de The Reverend à Harper et sa sœur, se souvient Marja Mills, leur ancienne voisine. Je savais qu’elle avait beaucoup travaillé dessus, et même qu’elle en avait rédigé une partie. Mais au moment d’en parler, elles n’ont pas été claires sur la raison de sa non-publication. Elles restaient évasives.” Selon Charles J. Shields, Alice Lee aurait raconté un jour qu’un manuscrit sur lequel travaillait sa sœur avait été volé. Mais c’est une hypothèse parmi d’autres. Personne ne saura jamais ce qui est arrivé à The Reverend. “Quand Madame Lee a quitté la ville, raconte Madolyn, elle n’a pas dit à mon grand-père qu’elle abandonnait le livre. Pendant des mois, ils se sont donné des nouvelles. Elle lui disait qu’elle travaillait sur le manuscrit, qu’elle avait terminé ‘une première version’, que l’éditeur réclamait ceci ou cela. Elle lui a souvent dit qu’elle avait bientôt fini. Il est même allé à New York, une fois.” Harper Lee ira jusqu’à envoyer les quatre premières pages du livre à Tom Radney. “Après la mort de mon grand-père, on a essayé de ranger tous ses papiers et on est tombés sur ces quelques pages envoyées par Harper Lee, reprend Madolyn. Elle les avait probablement envoyées pour qu’il lui donne son avis. On pense que c’est le début du livre: cela commence avec un téléphone qui sonne à minuit chez mon grand-père et c’est Will Maxwell qui l’appelle depuis la prison. Ensuite, cela retrace l’histoire de mon grand-père, sa vie en Alabama et comment il en est arrivé à défendre Monsieur Maxwell.” D’après le New Yorker, qui a eu accès au texte et décrit quatre pages tapées à la machine mais numérotées à la main, Tom Radney est renommé Jonathan Larkin, le signe que Harper Lee pensait probablement aménager les faits pour en faire une fiction. Mais impossible d’en savoir plus. Au fur et à mesure que le temps a passé, les liens entre l’avocat et l’écrivaine se sont distendus. “À chaque fois qu’il téléphonait, elle semblait avoir une nouvelle excuse. Petit à petit, il a cessé d’y croire.

“Harper Lee m’a dit qu’elle était en train de réunir toutes les informations pour écrire le livre. Puis, elle est revenue une seconde fois, et là, elle a dit qu’elle ne l’écrirait peutêtre pas”
Robert Burns

Pourtant, l’enquête d’Harper Lee semble l’avoir menée plus loin que les policiers. Dans une lettre datant de 1987 et destinée à un ami écrivain, Madison Jones, elle écrit: “J’ai accumulé assez de rumeurs, de fantasmes, de rêves, de suppositions et d’autres purs mensonges pour écrire un bouquin aussi long que l’Ancien Testament. Je pense que le révérend Maxwell a assassiné au moins cinq personnes, qu’il l’a fait pour l’argent des assurances, et qu’il avait un complice pour deux des meurtres et au moins une aide pour un autre. La personne à laquelle je pense est vivante et vit à moins de 250 kilomètres de toi.” Avant d’ajouter: “Mais je n’ai pas assez de faits vérifiés sur les crimes pour écrire un livre entier.” Robert Burns, le tireur, a aujourd’hui 74 ans. Il vit à la campagne, à Dadeville, près de la Tallapoosa River. Au Viêt Nam, cet ancien chauffeur routier natif d’Alexander City appartenait à l’Ivy Division, l’une des plus dures. À son retour au pays et après le meurtre de Maxwell, il lui faudra trois ans pour soigner son syndrome post-traumatique. Lui aussi se souvient bien d’Harper Lee. Il y a plus de 30 ans, la petite femme aux cheveux gris est venue frapper à sa porte. Elle voulait rencontrer l’homme qui avait abattu Maxwell devant 300 personnes. “Elle a débarqué sans prévenir, a raconté Burns à l’Associated Press. Elle a dit: ‘Bonjour, je suis Harper Lee, j’écris un livre sur le révérend.’ Elle connaissait bien l’affaire, elle savait même des choses que j’ignorais. Une chose dont je me souviendrai toujours, c’est qu’elle m’a dit: ‘Monsieur Burns, vous seriez surpris de savoir qui concernaient les assurances vie contractées par cet homme.’ Elle m’a dit qu’elle était en train de réunir toutes les informations pour écrire le livre. Puis, elle est revenue une seconde fois, et là, elle a dit qu’elle ne l’écrirait peut-être pas, parce que cela pourrait incriminer des gens à Alexander City.” Quels gens exactement? Burns a dit un jour, sur le Alexander City Outlook, un site internet local, que l’avocat “était marié à quelqu’un de la famille d’Harper Lee, et que ça pouvait être gênant”. Une théorie que la famille Radney n’a jamais comprise: d’après la petite-fille de l’avocat, Harper Lee était bien liée à une famille d’Alexander City, mais pas celle-ci. Marja Mills a tenté de décrypter les sous-entendus des sœurs Lee. Elle a obtenu bien peu: “Elles laissaient entendre une histoire d’une personne toujours vivante qui serait impliquée, mais sans en dire plus.” L’identité d’un éventuel complice disparaît avec le projet du livre.

Dans le secret du coffre

L’avocat Tom Radney est mort en août 2011, à 79 ans. Le passage d’Harper Lee à Alexander City aurait pu s’éteindre avec lui. Mais Madolyn Price, sa petite-fille, est du genre insistant. Elle contacte alors Tonja Carter, l’avocate d’Harper Lee, pour lui demander si l’écrivaine est toujours en possession des documents envoyés par son grand-père. Elle aimerait les récupérer, si jamais un autre auteur s’intéressait un jour à l’affaire. “D’abord, Tonja Carter ne m’a pas répondu, puis elle m’a dit qu’Harper Lee ne se souvenait pas de mon grand-père ou d’avoir travaillé sur ce livre. Encore après, elle m’a dit que sa cliente n’avait rien”, dit-elleLes Radney sont surpris: comment Harper Lee aurait-elle pu oublier un ami de 30 ans, ses neuf mois à Alexander City ou les années passées à correspondre avec Tom? Mais ils n’insistent pas: “Nous ne voulions rien qui appartienne à Madame Lee, seulement les documents de mon grand-père, comme souvenir.” Et puis, en février 2014, alors que plus personne n’attendait plus rien, l’écrivaine revient dans l’actualité. L’éditeur HarperCollins annonce qu’il va sortir le “nouveau livre” d’Harper Lee, 55 ans après Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. Va et poste une sentinelle aurait été retrouvé par inadvertance dans un coffre familial. En réalité, le manuscrit n’est rien d’autre que le tout premier roman de l’auteur, celui qu’elle a soumis en 1957 à son premier éditeur, qui l’avait rejeté. Une sorte de brouillon de son unique livre, en somme. L’annonce déclenche une polémique gênante: il se raconte que Harper Lee, âgée désormais de 89 ans et domiciliée dans une maison de retraite de Monroeville, n’aurait jamais accepté cette parution si elle avait encore toute sa tête. Le fait que le “nouveau livre” est sorti peu après la mort de sa sœur Alice à 103 ans ajoute au côté trouble de l’affaire. En marge de cette controverse, Madolyn Price attend avec fébrilité que le contenu de l’ensemble des papiers retrouvés dans le fameux coffre soit expertisé. Tout en prévenant: “Si jamais Madame Lee retrouvait le manuscrit de The Reverend, nous souhaiterions une publication à la seule condition qu’elle le désire aussi.” La conclusion est tombée le 31 août dernier: il n’y avait pas de trace de The Reverend dans le coffre. Le ‘Voodoo Preacher’ s’en est encore tiré.

Tous propos recueillis par Hélène Coutard, sauf indiqué.

Harper Lee, à une remise de prix à l'université d'Alabama, Tuscaloosa, le 27 janvier 2006.
Harper Lee, à une remise de prix à l’université d’Alabama, Tuscaloosa, le 27 janvier 2006.

 

Par Hélène Coutard