
“J’avais un styliste à Voyage TV qui me disait: ‘Bon Aline, désolé, il n’y a pas ta taille.’ Je viens de cette école-là, où il n’y avait pas de maquilleuse pour maquiller les Noirs et quand tu faisais du 44-46, on ne trouvait rien pour toi. Le shopping, c’est un univers, c’est mon refuge, et c’est aussi une vengeance quelque part: je vais trouver des choses qui me vont. En ce moment, c’est combinaisons, lunettes et denim. Mon père était très tailleurs, il allait se faire faire des costumes sur mesure, hyperchic. Ma mère était plus capable de s’acheter des vêtements partout, c’était la débrouille. Donc j’ai pas cette culture d’acheter de la haute couture ou des grandes marques, mais j’ai cette culture d’avoir l’œil. Je peux entrer dans une boutique genre ‘Tout à dix balles’, trouver le truc que personne n’aurait pensé à acheter, et je sais ce que je vais en faire. C’est un problème parce que je suis envahie par toutes ces choses. Je trouve toujours des solutions pour les armoires pleines: au-dessus de l’armoire, on peut mettre ; en dessous de l’armoire, on peut mettre ; à côté, on peut mettre. J’espère que ma fille fera l’inverse, j’ai pas envie que ce truc se perpétue. C’est quand même pénible, et on n’a plus de place.”