
Le véhicule grimpe lentement dans un labyrinthe d’étroites routes qui semblent ne mener nulle part. Dans cette zone boisée de Maenan, un amoncellement de cottages peuplé de trois centaines d’âmes, au nord du pays de Galles, personne n’est là pour indiquer le bon chemin. On ne croise qu’un chat, deux vautours et des moutons, qui fuient au passage des hommes pour filer brouter une herbe terne sous d’immenses pylônes électriques. Après avoir pris trois mauvaises directions, les pneus font finalement crisser une terre dominée par un bois sombre, enchevêtrement de pins et de bouleaux blancs si rapprochés que bien maigre est la lumière qui parvient à se frayer un chemin à travers sa canopée. Au sol, tapi dans le lierre, gît un panneau vert forêt, couvert d’inscriptions dorées. “Llidiart Y Coed”, déchiffre-t-on. Un coup d’œil dans la boîte aux lettres confirme l’information fournie par le journal local: c’est bien là que vivait celui qui se faisait appeler “Danny Webb”, né en fait Daniel Andreas San Diego (DASD) à Berkeley, en Californie, le 9 février 1978, présent sur la liste des “most wanted terrorists ” (“terroristes les plus recherchés”) du FBI et finalement arrêté le 24 novembre dernier après une cavale longue de 21 ans.