
Rester assis(e) dans le noir, à côté d’un lit cabane, à regarder des vidéos sans le son mais avec des sous-titres pendant une heure, une heure et demie, parfois plus. Pas votre conception de la soirée idéale? Pas celle de Yoann non plus. Pourtant, le trentenaire a passé quatre ans ainsi, 1 460 soirs à s’enfiler “des épisodes complets de Stade 2 ou des documentaires Arte sur les nazis” en attendant patiemment, résigné, que son fils Gaspard accepte de fermer les yeux. “J’ai appris plein de trucs sur le système économique allemand”, en rit aujourd’hui le commercial, qui gérait l’endormissement de son aîné “dans 95% des cas”. Pauline, la mère, avait déjà craqué. “Il m’est arrivé de péter un câble, de sortir de la chambre en pleurant et en hurlant ‘J’en peux plus!’ ” confirme la jeune femme, qui avait fini par adopter sa propre stratégie, pas plus réjouissante: se coucher en même temps que l’enfant, à ses côtés, aux alentours de 20h. “C’est la seule solution que j’ai trouvée pour survivre.”