
La pluie est prévue pour le début d’après-midi, alors Pascal Goudard profite des derniers rayons de soleil pour avancer la terrasse côté parking. La vue n’est certes pas la même qu’en face quand on traverse la salle à manger de l’auberge du Grand Loup, que l’on s’installe sur le balcon et que l’on se retrouve devant l’horizon dégagé sur la vallée de Genève et les sommets haut-savoyards. À l’arrière, au contraire, on bute sur les pieds de la station Monts Jura, “mais on peut observer les chèvres, les cochons, la lisière de la forêt, ce qui est sympa aussi”, défend Pascal, qui a grandi ici, à Crozet, dans le pays de Gex. Depuis qu’il a repris ce terrain familial il y a une douzaine d’années avec sa femme, Sarah, et leurs trois enfants, Loïc, Lucie et Léo, les journées de Pascal se divisent en deux: d’un côté, son boulot de dépanneur d’urgence au centre de contrôle de l’hôpital de Genève, où il fait les trois-huit depuis 33 ans, et de l’autre, l’entretien de la ferme et de l’auberge qu’il a construite “de A à Z” . Sarah n’est pas en reste, elle s’occupe de l’élevage de porcs et de volailles, de la vente sur place et de la cuisine du restaurant, dont les plats sont préparés à partir des produits de la ferme. “Ça fait beaucoup, mais Loïc devait me rejoindre, c’est pour ça qu’on s’était agrandis avec les porcs et l’auberge. On a reçu l’autorisation d’ouvrir le 2 juillet 2018. Le jour de sa mort”, murmure-t-elle.