Une ville, une histoire

Lagos, la ville qui tombe

Dans la plus grande ville du Nigeria, pas un mois ou presque ne se passe sans qu'un immeuble s'effondre. Pourquoi? C'est ce que tentent de découvrir les professionnels du secteur du bâtiment, qui se sont organisés au sein d'une ONG.
Illustration pour Lagos, la ville qui tombe
AFP / Olukayode Jaiyeola
  • Romuald Gadegbeku
  • 7 min.
  • Reportage

À Lagos, le 1er novembre dernier, Muhammad Tukur a cru sa dernière heure arrivée. “J’ai littéralement vu ma vie défiler. […] Je ne serais pas en vie pour tweeter cela, si cet immeuble avait été plus proche de notre fenêtre. Notre bureau a vibré pendant que l’immeuble s’effondrait”, réagissait ce jeune Nigérian sur le réseau social à l’oiseau bleu, en parlant de l’édifice voisin du sien, qui s’est écroulé sans prévenir. Plus bas, dans l’air poussiéreux à même les gravats, Fawas Sanni, 21 ans, attendait des nouvelles de sa grande sœur, Zainab. “Je suis le dernier à lui avoir parlé avant qu’elle aille au travail”, confiait-il à l’AFP. Deux jours plus tard, le corps de Zainab Sanni était retrouvé sans vie sous les décombres de l’immeuble de 21 étages qui était en cours de construction. En tout, 46 personnes ont péri dans cette catastrophe. Quinze ont été sorties des décombres en vie. Une tragédie qui, hélas, est loin d’être un cas isolé. Car si la terre ne tremble pas au Nigeria, les bâtiments s’y effondrent comme si c’était le cas. Entre 2011 et 2019, le phénomène a touché plus de 84 immeubles. À Lagos, la ville la plus peuplée du pays, le chiffre est de 152 édifices écroulés depuis 2005. Il aura probablement grimpé depuis l’écriture de ces lignes. Rien qu’en mai, trois bâtiments s’y sont effondrés, faisant quatorze morts.

Society #184

Une illustration montre une rue avec des bâtiments, des personnes marchant, et des panneaux de signalisation. Un texte indique l'appartement où se cachaient certaines personnes.
Illustrations: Emmanuel Prost pour Society

48, rue de l'Oubli

Le 18 novembre 2015, les habitants du 48 rue de la République, à Saint-Denis, étaient réveillés en pleine nuit par l'assaut contre deux terroristes des attentats du 13-Novembre qui se cachaient dans leur immeuble. Pris pendant plus de sept heures entre les balles du RAID et les dégâts causés par le déclenchement de la ceinture explosive d'un des fugitifs, ces habitants souffrent encore, sept ans plus tard, de graves séquelles. Que la justice, qui ne leur a jusqu'ici pas accordé le statut de victimes, rechigne à reconnaître.Voici leur histoire.
Un groupe de personnes est rassemblé devant Stonehenge. Une personne au centre est enveloppée dans une couverture blanche, tenant un petit objet dans ses mains. L'ambiance semble être celle d'un rassemblement ou d'un événement.
Photos: Theo McInnes pour Society

Complètement stone

Chaque 21 juin, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, des milliers de personnes s'amassent autour des pierres mégalithiques de STONEHENGE afin d'accueillir le jour le plus long de l'année.Depuis quelques années, le solstice d'été est aussi la démonstration d'un phénomène constant: les Britanniques seraient de plus en plus nombreux à embrasser druidisme, paganisme et folklore. Parce qu'il s'agit du meilleur remède à la crise identitaire que traverse le pays du Brexit?
Une scène colorée représentant un hôtel avec des personnes en uniforme vert, un ruban de sécurité, une voiture de police et des palmiers en arrière-plan. Le ciel est jaune avec un soleil brillant.
Illustrations: Simon Bailly pour Society

La chute

Le 2 juillet 2018, vers 4h30, Loïc Goudard, jeune agriculteur en formation originaire de l'Ain, chutait du septième étage d'un hôtel de Magaluf et décédait quelques heures plus tard. Suicide, comme l'a d'abord conclu la police espagnole? Ou énième accident, dans cette station balnéaire bon marché de l'île de Majorque tristement habituée à la pratique du balconing? Ni l'un ni l'autre, selon la famille, persuadée que Loïc était poursuivi. Et qui, quatre ans plus tard, bataille pour ne pas voir le dossier se refermer définitivement.

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