Story

Le diable probablement

Depuis quatre ans, les États-Unis voient se propager les délirantes théories du mouvement QAnon, qui affirme que les élites de Washington et de Hollywood, menées par Hillary Clinton, dirigent en secret un réseau pédosataniste mondial. Un symptôme de notre époque? Pas vraiment: dans les années 1980, une “panique satanique” avait déjà traversé le pays de part en part, des garderies aux postes de police, y laissant une empreinte profonde.
  • Par Jean-Marie Pottier - Illustrations: Antoine Maillard
  • 15 min.
  • Story
L'image montre des figures encapuchonnées devant une croix lumineuse, une femme tenant un enfant, et un groupe de personnes manifestant avec une banderole "WE BELIEVE THE CHILDREN" et une pancarte "SAVE OUR KIDS".
Illustrations : Antoine Maillard pour Society

Chez certains, le vendredi 13 sert de prétexte à vider ses poches pour tenter de remporter le gros lot. Chez d’autres, à se terrer chez soi dans la peur d’un coup de malchance, voire d’un événement surnaturel. Au printemps 1988, une partie des États-Unis a poussé la deuxième logique très loin. Cette année-là, une série de rumeurs étranges parcourent la région de New York, l’Ohio ou encore la Pennsylvanie. On évoque des chiens et chats tués pour s’abreuver de leur sang, on regarde d’un sale œil des ados punk soupçonnés de s’adonner à des activités occultes dans un entrepôt. On chuchote que des lycéens menacés ont trouvé une rose noire dans leur casier et que des satanistes ont prévu d’enlever et de sacrifier une jeune vierge blonde aux yeux bleus le vendredi 13 mai.

Les reines du bal se terrent, les fusils sont chargés.

God Bless America

Society #143

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