Enquête

On mutile bien les chevaux

Déjà plus d'une quinzaine de victimes. Depuis le début de l'année, des équidés se font tuer aux quatre coins de la France, sans raison apparente mais avec toujours la même signature: une oreille coupée. Rituel satanique? Défi internet? Tueur qui s'échauffe avant de s'attaquer aux humains? Pour l'heure, toutes les théories sont permises. Et effrayantes.
  • Par William Thorp
  • 22 min.
  • Enquête
Un cheval avec un trou circulaire dans la tête, laissant apparaître une lumière brillante, se tient dans un paysage sombre. Des traînées sombres coulent de l'ouverture.
Illustration: Paul Lacolley

Stéphanie Gachelin se rappelle parfaitement l’heure: 7h30. Le jour: le 22 avril. Le cri de sa fille de 10 ans depuis le paddock, aussi. Et l’image de la pouliche étalée sur un drap de sang, morte. Stéphanie remonte alors son regard du sabot jusqu’au museau. Elle voit d’abord l’entaille profonde à la cuisse, qui semble avoir été faite au couteau, puis la longue plaie qui s’étend le long de la gorge. Enfin, elle se rend compte que l’oreille droite de son pur-sang anglais a été sectionnée d’un trait droit, comme s’il avait été tracé à la règle. Stéphanie, qui est éleveuse de chevaux, se le dit tout de suite: “Une bête ne pourrait pas faire cela.” Quatre mois plus tard, après avoir tenté de rassurer sa fille, qui a passé des nuits à avoir peur “qu’on vienne [les] égorger à [leur] tour”, elle répète les mêmes mots: “Une bête ne pourrait pas faire cela. ” “Mais si ce n’est pas une bête, alors qui? interroge-t-elle. Un homme? Mais un homme non plus ne pourrait pas faire cela. Si?”

Society #139

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