
Cindy Rochedy fait les comptes avec l’aplomb de celle qui tient les cordons de la bourse familiale. “Au début de l’épidémie, mon mari était intérimaire, on lui a dit de rester chez lui. Il avait aussi une promesse d’embauche, qui a été repoussée. D’un autre côté, avec moins d’essence à mettre dans les voitures, on a réduit les dépenses. Mais sur trois mois, ça reste un manque à gagner d’environ 1 500 euros.”
À la sortie du confinement, tout le monde a ausculté sa santé économique et observé les symptômes de l’épidémie sur ses finances. Certains n’ont pas pu commencer le job étudiant permettant de repartir pour une nouvelle année. D’autres ont compté avec angoisse les repas supplémentaires des enfants qui d’habitude mangent à la cantine. Puis il y a ceux qui ont investi dans des ustensiles de cuisine coûteux sans jamais réussir à sortir un pain correct.
Pourtant, d’après une étude de la Banque de France, le confinement et la chute de la consommation ont provoqué un surplus d’épargne de 60 milliards d’euros chez les Français. Confinée dans son appartement acheté à crédit, sa seule vraie dette, Cindy a sauvé les meubles.“Heureusement, j’ai continué à toucher mon salaire, au smic, à 100%.”