Décryptage

Prise de dette

Il y a trois mois, c'était le mal absolu. Aujourd'hui, la dette semble être la seule arme efficace pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie. Comment est-ce possible? Démonstration.
  • Par Benjamin Carle
  • 16 min.
  • Enquête
L'image montre un personnage avec un nez rouge et des boucles d'oreilles, entouré d'objets variés, dont un panda en costume, des pantalons verts, et un personnage miniature tombant dans une tasse étoilée.
Illustrations: Charlotte Pollet pour Society

Cindy Rochedy fait les comptes avec l’aplomb de celle qui tient les cordons de la bourse familiale. “Au début de l’épidémie, mon mari était intérimaire, on lui a dit de rester chez lui. Il avait aussi une promesse d’embauche, qui a été repoussée. D’un autre côté, avec moins d’essence à mettre dans les voitures, on a réduit les dépenses. Mais sur trois mois, ça reste un manque à gagner d’environ 1 500 euros.”
À la sortie du confinement, tout le monde a ausculté sa santé économique et observé les symptômes de l’épidémie sur ses finances. Certains n’ont pas pu commencer le job étudiant permettant de repartir pour une nouvelle année. D’autres ont compté avec angoisse les repas supplémentaires des enfants qui d’habitude mangent à la cantine. Puis il y a ceux qui ont investi dans des ustensiles de cuisine coûteux sans jamais réussir à sortir un pain correct.
Pourtant, d’après une étude de la Banque de France, le confinement et la chute de la consommation ont provoqué un surplus d’épargne de 60 milliards d’euros chez les Français. Confinée dans son appartement acheté à crédit, sa seule vraie dette, Cindy a sauvé les meubles.“Heureusement, j’ai continué à toucher mon salaire, au smic, à 100%.”

Society #133

Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !