Rupture conventionnelle | Society
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Rupture conventionnelle

Redoutée par tous les grands sportifs, la rupture du tendon d'Achille est sans doute l'une des blessures les plus douloureuses et les plus pénibles qui soient. Elle est aussi en train de devenir la plus répandue au sein d'une partie de la population: les cadres sup' quadragénaires. Pourquoi? Comment? Society a mené l'enquête.
  • Par Marc Hervez
  • 9 min.
  • Enquête
C'est une radiographie latérale d'un pied montrant les structures osseuses.

Ludique, largement moins épuisant que le squash, bien plus facile d’accès que le tennis sur le plan technique,, convivial puisqu’il se joue à quatre -ce qui est à la fois mieux que de jouer à deux et moins contraignant que de synchroniser l’agenda de dix personnes comme le requiert le foot indoor–, le padel ne manque pas d’arguments pour devenir LE loisir post-journée de bureau de référence des actifs de plus de 35 ans. Ce qu’il est d’ailleurs quasiment déjà. L’offre, en constante augmentation sur le territoire national, s’adresse autant à ceux qui veulent garder la forme en s’amusant qu’à ceux qui envisagent de maintenir un pied dans la compétition. Qui, en 2025, n’a pas un ami qui “participe à son premier P100”? En juin dernier, confirmant l’engouement du public en France, la Fédération française de tennis annonçait d’ailleurs que la barre des 100 000 licenciés padel avait été franchie (une croissance de 42,7% par rapport à l’exercice précédent) et que 500 000 pratiquants étaient revendiqués. Niveau infrastructures, l’Hexagone comptait au dernier recensement, à la fin du printemps dernier, 959 clubs et structures privées proposant la discipline, pour 2 917 pistes (+40% par rapport à 2024). Une bonne nouvelle en matière de santé publique? Pas si sûr. “C’est bien que les gens fassent du sport. Le problème, c’est que je pourrais limite déposer une carte avec mes coordonnées à l’entrée des centres de padel”, ironise le docteur Ronny Lopes. Ce dernier est chirurgien orthopédiste et traumatologue à Lyon, et le fait est qu’il perçoit, comme il le dit dans son jargon, “une augmentation de la prévalence RTA”, soit du nombre de ruptures du tendon d’Achille. Son confrère et ami Alexandre Hardy, chirurgien orthopédiste à la Clinique du sport, dans le cinquième arrondissement de Paris, abonde dans son sens: “On ne dispose pas d’étude macro sur le sujet en France, mais ce que je peux vous dire, c’est que des tendons d’Achille, je dois en opérer un à deux par semaine.” Et à entendre le praticien, le padel entre amis revient régulièrement dans la bouche de ses patients comme réponse à son traditionnel “Comment vous êtes-vous fait ça?” lors de l’entretien préalable à une éventuelle opération. Ce qui, par ailleurs, n’empêche pas le docteur Hardy d’utiliser son temps libre pour envoyer à son tour quelques balles jaunes sur du plexiglas.

Society #265

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