
Et soudain, après seulement un kilomètre de randonnée le long de la piste forestière, un loup. Un loup, un vrai. Un loup gris italien, reconnaissable par la présence d’un liseré noir sur ses pattes antérieures. La bête est étendue sur son côté droit, inerte. Morte. Pour la plupart des seize membres du club de randonnée qui, ce 4 mars 2022 à Crupies, dans la Drôme, s’attroupent autour de la macabre découverte, c’est la première fois qu’ils en voient un. Ils ont pourtant tous plus de 70 ans. Le cadavre ne dégage pas d’odeur. Les charognards ne sont pas encore là. Il n’y a pas de plaie sur son corps. Seul le ventre est gonflé. Ces observations amènent les randonneurs à imaginer que la bête est probablement morte depuis peu de temps, et l’empoisonnement devient vite pour eux “l’hypothèse la plus probable”, témoignera l’un des marcheurs quelques semaines plus tard devant les enquêteurs de l’Office français de la biodiversité (OFB). Si les retraités savent bien que le prédateur est protégé par la loi, “[ils] ne sav[aient] pas qui contacter”, poursuivra la même source. L’un des adhérents propose alors de joindre les chasseurs comme à l’époque où, fonctionnaire à la DDE, il trouvait des animaux morts sur le bord de la route.