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Assassinats ciblés, disparitions suspectes, menaces… Aujourd'hui encore, des centaines d'affaires non élucidées en Turquie ont pour point commun une voiture: la Renault Toros blanche, modèle phare des années 1990, rouage essentiel de la répression contre les Kurdes.
  • Par Thomas Guichard, à Istanbul
  • 15 min.
  • Enquête
Illustration pour Toromachie
AFP / Martin Bertrand (Hans Lucas)

Le long de l’avenue Inönü, à l’entrée d’un sous-bois taillé avec soin par les équipes de jardiniers de la municipalité d’Ankara, ce mardi 19 août dernier, une Renault flambe. Les pompiers arrivent à temps, les sapins sont sauvés. Pas le temps de dire ouf que le ministre de l’Intérieur turc publie en quatrième vitesse un communiqué. La police a déjà arrêté l’auteur présumé de l’incendie et possède visiblement pas mal d’éléments sur son compte. Le pyromane, un certain “MEF”, serait originaire de Mersin, au sud, ferrailleur de profession et déjà dans le radar des autorités. On apprend aussi qu’il souffre de “troubles psychologiques” et qu’il a de “nombreux antécédents judiciaires”. L’enquête conclut en quelques heures que MEF a fait l’acquisition de douze carcasses hors d’usage, espérant toucher, en vain, une prime à la casse. Il aurait ensuite décidé d’en brûler une.

Society #267

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