
À quoi peut bien ressembler le palais d’une reine? L’invitation mène à une sorte de portail en fer forgé, en plein XXe arrondissement de Paris, que seul un code à quatre chiffres permet d’ouvrir. On accède alors à une cour fleurie au sol pavé. Au bout de quelques pas, apparaît une immense statue de plâtre derrière une porte-fenêtre bleue. Entre les deux, une grande pancarte en carton, barrée du message “Il y a de la place pour tout le monde à gauche” et d’un dessin de cœur humain. C’est ici que l’on entre habituellement, mais c’est la porte d’à côté qui s’ouvre. Ladite reine apparaît en string blanc, les tétons à l’air et les pieds nus, un trait noir dessiné sous chaque œil, une clope fraîchement allumée. Elle reçoit dans la pièce qui raconte peut-être le plus une personne: sa chambre. À l’image de ce qu’elle traverse depuis une semaine, l’endroit est un tourbillon. Un bazar organisé où il est possible de faire tour à tour voyager son regard sur: des perruques posées au sol, des housses de costume mystérieuses dont l’une porte une étiquette “Grand méchant look”, un exemplaire de Têtu avec le visage du rugbyman Antoine Dupont en couverture, une casquette “Chartreuse”, des dizaines de bouquins –Hervé Guibert, Patti Smith, Frida Kahlo, La Douleur de Duras–, une série de Polaroïds qui permet de faire connaissance avec une épaisse garde rapprochée, des lunettes dorées, plusieurs flacons de vernis à ongles rouge, un Banco gratté et des Petit Écolier de LU chocolat noir.