
Vous êtes partie vivre aux États-Unis dans votre enfance, puis quand vous êtes revenue dans votre pays natal, les Philippines, vous êtes devenue journaliste par accident, par le biais d’une amie qui travaillait pour une chaîne de télé, alors que vous n’étiez pas du tout partie pour ça. Que s’est-il passé? J’ai fait des études scientifiques, je pensais devenir médecin, puis je me suis rendu compte que je n’aimais pas la vue du sang. Alors comme j’étudiais aussi le théâtre, j’ai écrit pour ma thèse de dernière année une pièce qui a été sélectionnée au Fringe Festival d’Édimbourg (‘Sagittarius’, une allégorie de son histoire personnelle et de celle des Philippines, ndlr). Quand je suis revenue ensuite à Manille pour étudier le théâtre, c’était plutôt pour retrouver mes racines. J’avais envie de comprendre le monde, les gens, comment fonctionnent nos sociétés. Mais au moment où je faisais du théâtre, si on m’avait dit que je deviendrais une journaliste télé, j’aurais rigolé. Je veux dire, c’est la façon la moins naturelle d’être naturelle, non?