
Le soir du 11 septembre 2018, sous les plafonds dorés de la salle des fêtes de l’Élysée, Juliette Armanet a chanté devant Emmanuel et Brigitte Macron, et quelques centaines de lycéens. “Y a comme un manque d’amour”, a-t-elle susurré en caressant les touches de son piano. “À la base, il ne s’agissait pas de chanter devant Macron, mais de chanter à l’Élysée pour des lycéens de ZEP et des élèves de la maîtrise de Radio France, tous conviés pour un échange culturel. Nous ne savions même pas que le président serait présent”, désamorce-t-elle immédiatement.
Ce n’est pas la première fois que vous jouez devant un homme qui a présidé une République. En décembre 2017, vous aviez chanté à Radio France sous les yeux de Barack Obama. C’était comment? On avait échangé deux, trois mots mais je pense que je m’étais humiliée. Je parle assez mal l’anglais, il a dû me poser une question à laquelle j’ai dû répondre ‘thank you very much’. On était entourés de quatorze militaires avec des mitraillettes et des gardes du corps. Tout était millimétré dans cette rencontre. Là, avec Macron, j’ai été très surprise, il avait une disponibilité assez étonnante. Je m’attendais à ce que l’on fasse une photo à côté d’une commode après le concert et en fait, avec sa femme, ils nous ont fait visiter tout l’Élysée pendant une heure et demie, pièce par pièce.