Entretien

“Cela ne coûterait rien à Poutine de me tuer”

Il est, depuis la mort il y a un an de son ami Alexeï Navalny, la principale figure de l'opposition russe à Vladimir Poutine. Depuis Berlin, où il s'est installé après sa libération lors d'un échange de prisonniers, Ilia Iachine, 41 ans, livre sa vision du combat et raconte pourquoi il y croit encore.
  • Par Thomas Pitrel et Kateryna Semenova, à Berlin
  • 22 min.
  • Interview
Un homme en veste bleue et pull bordeaux est debout, bras croisés, devant une porte métallique couverte de graffitis colorés.
PHOTOS: NIKITA TERYOSHIN POUR SOCIETY

Il n’y a pas que le froid mordant d’un 12 février à Berlin qui pose problème à Ilia Iachine alors qu’il déambule dans les rues de Kreuzberg pour se faire tirer le portrait dans un fin pardessus Zara. La veille, le SVR (le service de renseignement extérieur russe) a sorti une note affirmant que l’Ukraine, aidée par ses alliés occidentaux, préparait “des attaques contre des membres de l’opposition antisystème et des hommes d’affaires fugitifs en exil” dans le but d’attribuer ces attaques à la Russie et de mettre fin aux négociations de paix. Dans un coup de billard à trois bandes, cela pourrait signifier que la Russie prévoit elle-même de s’en prendre à des figures de l’opposition installées à l’étranger. Or Ilia Iachine en est désormais l’un des principaux représentants, aux côtés de Vladimir Kara-Mourza et Ioulia Navalnaïa, avec lesquels il a prévu d’organiser une grande marche de ralliement anti-Poutine le 1er mars à Berlin.

Society #250

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