
Conversations avec Narges Mohammadi
Imaginez si, dans votre pays, les lois autorisaient les hommes à avoir quatre femmes en même temps, mais que si les femmes mariées avaient des relations sexuelles avec un autre homme, elles seraient condamnées à la lapidation ou bien exécutées. Si les femmes portaient les enfants, et que les hommes devenaient les tuteurs et les gardiens absolus de ces enfants, à tel point que même s’ils tuaient leurs enfants ou leurs petits-enfants, ils ne subiraient pas de représailles en raison de leur tutelle, mais que si une mère tuait son enfant, elle serait condamnée. Si les femmes travaillaient aux côtés des hommes, mais que leur part de l’héritage de leur père était inférieure de moitié à celle de leurs frères, et que leur part de l’héritage de leur mari était la plus petite. Si les filles, à partir de 6 ans, même pour entrer à l’école et recevoir une éducation, étaient obligées de porter le hijab.
Si les femmes mariées ne pouvaient pas quitter leur pays pour quelque raison que ce soit, même impérieuse, sans l’autorisation de leur mari ou de leur père, même si elles étaient ministres ou députées. Si seuls les hommes avaient le droit de divorcer et que les femmes en étaient privées. Si la loi, explicitement et en toutes circonstances, désignait les hommes comme chefs de famille. Si les femmes qui ne portaient pas le hijab se voyaient refuser éducation, emploi, services sociaux et même le droit de se faire soigner. Si la loi et la religion proclamaient que le devoir d’une femme était de se soumettre à son mari et qu’elle n’avait pas le droit de lui refuser des relations sexuelles, peu importe qu’il soit violent. Si les relations sexuelles entre hommes étaient interdites, et que le partenaire passif était sujet à exécution.