Roe v. Wade

“Demain, une fausse couche pourrait être considérée comme un crime”

Le 24 juin dernier, la Cour suprême américaine révoquait l'arrêt Roe v. Wade qui, en 1973, avait entériné le droit à l'avortement aux États-Unis. Une décision vue comme un “retour en arrière”, mais que l'essayiste Jia Tolentino décrit de manière plus sombre encore. Pour elle, c'est “pire”.
Une personne aux cheveux blonds ondulés porte une veste en cuir vert clair. L'arrière-plan montre des arbres en fleurs.
Elena Mudd
  • CAROLINE CHAMBON
  • 7 min.
  • Interview

Vous écriviez récemment dans le New Yorker, à propos de la décision de la Cour suprême: ‘Ce n’est pas un retour en arrière, c’est pire.’ Pourquoi? Dans les manifestations, tout le monde crie: ‘On ne reviendra pas en arrière!’ Mais je pense qu’il y a une mauvaise compréhension de ce à quoi va ressembler notre quotidien. Avant Roe v. Wade, les femmes mouraient souvent d’avortements illégaux et dangereux. Aujourd’hui, les avortements illégaux seront beaucoup plus sûrs. Le danger, c’est la surveillance étatique. Nous faisons face à toute une panoplie d’outils permettant une criminalisation de l’avortement. Les femmes enceintes vont subir beaucoup plus de persécutions et d’intrusions des États, qu’elles veuillent avorter ou non. Une fausse couche pourrait aussi être considérée comme un crime, car certains États vont enquêter pour savoir s’il ne s’agissait pas d’avortements. La mère pourra alors être accusée de ‘mise en danger d’enfant’, ou ‘d’empoisonnement’. Cette décision va aussi faire de la fécondation in vitro une zone juridique grise. Et de même pour la pilule du lendemain: il y a une pharmacie au Kansas qui n’en vend déjà plus.

Society #184

Une illustration montre une rue avec des bâtiments, des personnes marchant, et des panneaux de signalisation. Un texte indique l'appartement où se cachaient certaines personnes.
Illustrations: Emmanuel Prost pour Society

48, rue de l'Oubli

Le 18 novembre 2015, les habitants du 48 rue de la République, à Saint-Denis, étaient réveillés en pleine nuit par l'assaut contre deux terroristes des attentats du 13-Novembre qui se cachaient dans leur immeuble. Pris pendant plus de sept heures entre les balles du RAID et les dégâts causés par le déclenchement de la ceinture explosive d'un des fugitifs, ces habitants souffrent encore, sept ans plus tard, de graves séquelles. Que la justice, qui ne leur a jusqu'ici pas accordé le statut de victimes, rechigne à reconnaître.Voici leur histoire.
Un groupe de personnes est rassemblé devant Stonehenge. Une personne au centre est enveloppée dans une couverture blanche, tenant un petit objet dans ses mains. L'ambiance semble être celle d'un rassemblement ou d'un événement.
Photos: Theo McInnes pour Society

Complètement stone

Chaque 21 juin, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, des milliers de personnes s'amassent autour des pierres mégalithiques de STONEHENGE afin d'accueillir le jour le plus long de l'année.Depuis quelques années, le solstice d'été est aussi la démonstration d'un phénomène constant: les Britanniques seraient de plus en plus nombreux à embrasser druidisme, paganisme et folklore. Parce qu'il s'agit du meilleur remède à la crise identitaire que traverse le pays du Brexit?
Une scène colorée représentant un hôtel avec des personnes en uniforme vert, un ruban de sécurité, une voiture de police et des palmiers en arrière-plan. Le ciel est jaune avec un soleil brillant.
Illustrations: Simon Bailly pour Society

La chute

Le 2 juillet 2018, vers 4h30, Loïc Goudard, jeune agriculteur en formation originaire de l'Ain, chutait du septième étage d'un hôtel de Magaluf et décédait quelques heures plus tard. Suicide, comme l'a d'abord conclu la police espagnole? Ou énième accident, dans cette station balnéaire bon marché de l'île de Majorque tristement habituée à la pratique du balconing? Ni l'un ni l'autre, selon la famille, persuadée que Loïc était poursuivi. Et qui, quatre ans plus tard, bataille pour ne pas voir le dossier se refermer définitivement.

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