
C’est loin d’être votre premier Festival de Cannes: vous étiez venue en tant qu’actrice avec Xavier Dolan, deux fois, puis en tant que réalisatrice, deux fois aussi, et même en tant que jurée. Ils ressemblent à quoi, vos Cannes? La différence, c’est mon âge, déjà! Les premières fois, en 2010 et 2012 (pour Les Amours imaginaires et Laurence Anyways, de Dolan, ndlr), avec Xavier, on dormait en moyenne quatre heures par nuit, et en plus, on était restés longtemps -huit jours, je crois. Une folie. On vivait 24 heures sur 24, on sortait, on faisait beaucoup de presse. J’ai l’impression qu’on n’arrêtait jamais. Il y avait un petit buzz autour du film, donc on enchaînait. Tout était nouveau, tout paraissait dingue. Aujourd’hui, non seulement je n’ai plus la même énergie, mais je n’ai plus les mêmes envies non plus. Quand je suis venue avec mes films, La Femme de mon frère en 2019 et Simple comme Sylvain en 2023, c’était autre chose, j’étais plutôt dans la fébrilité. Alors que cette année, je reviens en tant qu’actrice, je redécouvre un peu le Cannes des acteurs et je me rends compte que c’est beaucoup plus détendu. C’est cool, j’accompagne les réalisatrices, je profite… Je suis beaucoup moins stressée.