George R. R. Martin

George Throne

Game of Thrones est sans conteste le phénomène pop culture le plus massif de ces dix dernières années. Et cela, c'est à George R. R. Martin, son créateur, qu'on le doit. Entretien rare, à quelques mois de la diffusion de la saison 8 de la série, et alors que l'auteur vient de sortir Feu et Sang , un livre d'histoire fictionnel consacré à la puissante dynastie des Targaryen.
  • Par Anthony Mansuy
  • 21 min.
  • Interview
Illustration pour George Throne
Photo: Peter Yang (August)

Le phénomène Game of Thrones a pris des proportions parfois inquiétantes. Certains lecteurs vous prennent à partie car vous n’écrivez pas assez vite à leur goût -plus de sept ans ont passé depuis la sortie du cinquième tome de la saga. Des rumeurs se répandent aussi sur Internet concernant votre état de santé. Ça vous fait quoi? Certains fans se sont retournés contre moi pour telle ou telle raison, souvent par impatience. C’est inévitable, je crois, au vu du succès de ces livres. Les gens ont parfois des passions contraires. Pour autant, je ne vais pas me plaindre. Beaucoup d’auteurs galèrent toute leur vie pour être ne serait-ce que remarqués. Ça a longtemps été mon cas. J’ai été cet auteur dont tout le monde se fout, et me voilà désormais de l’autre côté de la barrière. Alors oui, d’un côté, j’apprécie l’anonymat, et aujourd’hui je ne peux plus marcher cinq minutes dans la rue sans être reconnu. De l’autre, je suis incroyablement riche et célèbre. En 1984, après l’échec de mon quatrième roman, Armageddon Rag, j’ai commencé à suivre une formation dans l’immobilier. Si je n’avais pas écrit Game of Thrones quelques années plus tard, je pourrais être en ce moment même dans l’Upper West Side, en train de vous faire visiter un appartement.

Ce succès et cette frénésie influencent-ils votre travail? Ça vous met la pression? Lorsque j’écris, c’est comme si je vivais ces histoires, je me trouve parmi mes personnages, à Westeros (le monde fictionnel où se déroule l’action de Game of Thrones, ndlr). Quand je suis dans un bon jour, je parviens à oublier cette pression de savoir que des millions de lecteurs attendent impatiemment la suite. En revanche, je suis bien conscient du fait que je ne peux pas me contenter de sortir un livre satisfaisant. Je donne tout pour livrer le meilleur livre possible.

Society #96

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