
Ces dernières années, on revient de plus en plus sur la télé-réalité, son histoire, ses dérives, notamment dans des livres et récemment dans la série Culte. Votre projet de film remonte à encore plus loin. Comment l’idée est-elle née? Je suis fascinée par la télé-réalité depuis toujours, parce que j’en ai beaucoup regardé et que j’en regarde toujours. Ce qui me pose question, c’est la violence véhiculée par ces programmes -et par les réseaux sociaux qui en découlent–, le mélange de harcèlement, de culture du viol, de misogynie, de mépris de classe qu’on y trouve, sans que personne s’interroge jamais vraiment sur le sujet alors que c’est destiné aux jeunes. J’ai fait un court-métrage il y a sept ans qui en parlait déjà, il avait eu de bons retours, mais un court-métrage, ce n’est pas pareil qu’un film et je voyais quand même une sorte de prudence, ou de méfiance, du monde du cinéma à aborder ce sujet, comme une peur de l’anoblir alors que les gens considéraient ça comme de la télé poubelle.