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“J'ai de l'admiration pour les gens qui créent des malaises”

Son père, son service militaire, sa carrière à la radio, son rapport à l’humour, au cinéma, à la télé, aux Nuls: Alain Chabat parle rarement, mais quand il le fait, c’est en long et en large.
  • Par Victor Le Grand et Thomas Pitrel
  • 26 min.
  • Interview
Un homme est assis sur une chaise sous un grand lustre décoratif.
Photos : Frankie & Nikki pour Society

Cela fait presque deux ans que nous essayons de vous avoir en interview. Pourquoi avoir dit oui seulement aujourd’hui? Parce que là, je suis censé être en promo. Sinon, j’avoue que ce n’est pas tellement mon truc, les interviews. J’ai dû en accepter ici ou là, mais globalement, j’en fais quand je suis obligé d’en faire.

Pourquoi? Parce qu’au bout de cinq interviews, je commence à m’écouter parler et ça, c’est l’enfer. Je me dis: ‘Mais on s’en fout, en fait. J’aurais dû répondre ça, là j’aurais dû trouver une bonne connerie au lieu de répondre sérieusement.’ J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui répondent des conneries ou créent des malaises en interview, parce qu’au moins il y a un petit exercice créatif. Il y a, dans la vanne, une espèce de résumé d’un point de vue sur un sujet. Et si ça rigole, ça veut dire qu’on est d’accord. Je préfère ça plutôt que ce que je fais, là, c’est-à-dire répondre sérieusement, ce qui n’a aucun intérêt. Dans la vie, on dit très vite des banalités, malheureusement. Je peux parler de travail, d’un truc assez précis, mais dès que ça tourne autour de moi, je me dis: ‘Je me fais chier.’

Society #123

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