Entretien

Pio Marmaï, en liberté

Il a la réputation d’être l’un des derniers hommes libres du cinéma français. Et, après quelques heures d’interview, on est d’avis que sa réputation est amplement méritée.
  • Par Victor le Grand
  • 19 min.
  • Interview
Un homme se tient debout dans un garage ou un atelier, avec des motos et divers objets en arrière-plan.
Photos : Frankie & Nikki pour Society

Il paraît que tu n’as jamais vécu à Paris. C’est vrai? J’ai eu un appartement à Paris, pour une histoire d’amour foireuse –j’avais pris un truc juste au-dessus ou juste en dessous de l’appart’ d’une meuf, je me souviens plus, mais je n’y ai pratiquement jamais habité. En fait, quand j’ai quitté Saint-Étienne à 22 ans (il a fait l’école de la Comédie de Saint-Étienne, ndlr), mes parents m’ont aidé à acheter un pavillon pourri à Bondy, que j’ai retapé avec mon père. Un jour, je pars en vacances avec des potes à moto. On trouve des champignons hallucinogènes sous des bouses de vache, au bord d’une nationale. On fait la fête et mon téléphone sonne. C’est mon voisin: je me suis fait cambrioler. Je fais 700 kilomètres pour retourner à Bondy. Les mecs avaient tout pris, tout défoncé. Du coup, je vais sur Internet et je trouve un atelier de 250 mètres carrés à Aubervilliers, à 2 000 euros le mètre carré. Je revends le pavillon de Bondy, je rembourse mes vieux, le cinéma, ça commence à fonctionner, une banque me suit et boum! Je rentre dedans. C’était il y a douze ans, et j’y vis encore.

Society #112

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