
Il paraît que tu n’as jamais vécu à Paris. C’est vrai? J’ai eu un appartement à Paris, pour une histoire d’amour foireuse –j’avais pris un truc juste au-dessus ou juste en dessous de l’appart’ d’une meuf, je me souviens plus, mais je n’y ai pratiquement jamais habité. En fait, quand j’ai quitté Saint-Étienne à 22 ans (il a fait l’école de la Comédie de Saint-Étienne, ndlr), mes parents m’ont aidé à acheter un pavillon pourri à Bondy, que j’ai retapé avec mon père. Un jour, je pars en vacances avec des potes à moto. On trouve des champignons hallucinogènes sous des bouses de vache, au bord d’une nationale. On fait la fête et mon téléphone sonne. C’est mon voisin: je me suis fait cambrioler. Je fais 700 kilomètres pour retourner à Bondy. Les mecs avaient tout pris, tout défoncé. Du coup, je vais sur Internet et je trouve un atelier de 250 mètres carrés à Aubervilliers, à 2 000 euros le mètre carré. Je revends le pavillon de Bondy, je rembourse mes vieux, le cinéma, ça commence à fonctionner, une banque me suit et boum! Je rentre dedans. C’était il y a douze ans, et j’y vis encore.