
Il y a trois semaines, vous êtes devenue, avec 58,5% des voix, la présidente de région la mieux élue de France, devant Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez. Vous avez aussi pris la tête de Régions de France et du mouvement politique d’Anne Hidalgo, Idées en commun… Depuis, il y a un petit côté ‘le Parti socialiste n’est pas mort, il a Carole Delga’. Vous en dites quoi? J’en dis que c’est la démonstration que la gauche du réel, réformiste, est bien vivante, et soutenue par la population. Je suis une socialiste qui incarne ça. C’est aussi un signal assez fort qui montre qu’on peut rester fidèle à des valeurs, un parti, et pour autant réussir. C’est donc le parfait contrepoint de ce qui s’est passé il y a quatre ans, quand l’émergence d’En marche! disait que trahir permettait de réussir.
Le débat qui traverse le PS en vue de la présidentielle, c’est, pour résumer: est-ce qu’il faut faire alliance avec les Verts, quitte à s’effacer, ou prendre le leadership à gauche? Comment voyez-vous ça? La réponse ne peut pas être unique. Il faut déjà se mettre d’accord sur ce qu’on veut: est-ce qu’on veut être une gauche de l’action, du faire, du pouvoir, ou être une gauche de la protestation? C’est une distinction que je fais. Vous connaissez mon camp, c’est le premier. Et ensuite, en fonction des échéances, la question qui se pose est celle du capitaine. Oui, mes récents scores ont un peu infléchi le discours. Mais il faut être clair, et c’est une socialiste qui le dit: il n’y pas de victoire possible si les socialistes restent entre eux. J’ai créé L’Occitanie en commun il y a 18 mois, un mouvement qui rassemble le PS, auquel je suis restée fidèle malgré les difficultés, le Parti communiste français, le Parti radical de gauche, des Verts, Place publique et un nombre important de citoyens. La solution n’est pas dans un seul parti, que ce soit le PS, Europe Écologie-Les Verts ou le PC. La solution est dans un mouvement global d’une gauche réformiste, écologiste et citoyenne.