
Cela ressemble à un autre monde, une autre époque, une autre vie. C’était pourtant il y a huit ans seulement. En 2015-2016, alors que la candidature de Donald Trump à l’investiture républicaine pour la présidentielle américaine se met à occuper une place importante dans les médias, le ton général est celui de la blague. “Le Donald”, comme on l’appelle alors, est vu comme le bouffon de la cour, celui qui fait vendre du papier, fait décoller les audiences, et personne ne doute qu’il rentrera sagement chez lui quand les choses sérieuses commenceront. Dans son atelier d’artiste du New Jersey, Edel Rodriguez, lui, ne rit pas. Les discours de l’homme d’affaires lui rappellent trop de choses qu’il a connues, entendues, et dont il sait qu’elles se terminent mal.