
Vous êtes devenu célèbre dans le monde entier avec Mon combat, votre œuvre autobiographique en six tomes. Dans quel but avez-vous commencé à écrire cette saga en 2012? Je voulais parler de ma relation avec mon père et de la manière dont il est mort. Pendant des années, j’ai eu le sentiment que ce n’était pas réel, que c’était monté de toutes pièces. Comme je suis naturellement lâche et que je cherche à éviter les conflits, j’ai longtemps romancé dans mon écriture certaines choses parce que quelque part, je m’interdisais de dire ce que je pensais vraiment, au profit de ce qui plairait aux gens. Puis progressivement, je me suis libéré de ce carcan, et j’ai évolué pour tenter de coller davantage à la réalité.
C’est pour cela que vous dites que c’est une malédiction d’avoir un écrivain dans une famille? Oui, et quelque part, j’ai passé un pacte faustien vis-à-vis de mon père et de sa famille. Je leur ai envoyé le livre et ils ont voulu le faire interdire. De même, mon histoire et celle de mon ex-femme sont devenues publiques (celle-ci est tombée en dépression après avoir lu le premier tome, ndlr). J’en suis le responsable. Ça doit être dur pour elle, mais cela fait désormais partie de sa vie. J’en ai décidé ainsi.