Violences

“La police s’est militarisée”

Mathieu Zagrodzki est chercheur associé au CESDIP, le Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales, et auteur d'une thèse sur les polices française et américaine. Il décrypte la situation dans les deux pays.
Des policiers en uniforme, certains portant des casques, sont en train de procéder à une arrestation sur un passage piéton dans une zone urbaine éclairée par des néons. Une personne est au sol entourée par plusieurs agents. D'autres personnes se trouvent à l'arrière-plan.
Rea / Chang W. Lee (The New York Times)
  • William Thorp
  • 6 min.
  • Interview

À la suite de la mort de George Floyd aux États-Unis, des voix ont fait le parallèle avec la situation en France. La comparaison vous semble-telle pertinente? Aux États-Unis, environ 1 000 à 1 200 personnes meurent chaque année sous les balles ou les coups de la police. En France, la moyenne est de 10 à 15 personnes. Même si la population américaine -environ 328 millions d’habitants- est bien supérieure à celle de la France -7 millions–, les proportions ne sont pas comparables. Les doctrines des deux polices sont aussi très différentes. En France, ses origines remontent à Louis XIV, elle a surtout pour but de la stabilité des institutions et protéger le pays de l’agitation politique. La police américaine, elle, est née au niveau local. Elle est l’émanation de communautés. On a délégué à des citoyens le pouvoir d’appliquer la loi et d’éliminer les bad guys, afin de protéger les autres citoyens. Et aujourd’hui, l’un des soucis avec les forces de l’ordre américaines est d’ailleurs qu’il y a un morcellement policier à peu près total.

Society #133

Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !