
Dans le livre, vous citez cette phrase de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie: ‘Le temps des femmes est tragiquement linéaire.’ Comment faut-il l’interpréter? Ça serait simpliste d’affirmer que l’obligation de faire un enfant au ‘bon âge’ fait partie du poids de la société -personne parmi mes proches ne m’a jeté de cailloux. En revanche, ça reste une angoisse que les femmes ont appris à intérioriser dès le plus jeune âge. Moi, entre mes 35 et 38 ans, quand je croyais que je voulais un enfant, j’ai passé trois ans à pleurer… Je pensais qu’il fallait que je prenne une décision très vite, que toute ma vie en dépendait. Et je suis consciente que j’ai vécu avec ce questionnement dans un cadre privilégié: à l’époque, je vis à Paris, j’évolue dans un milieu socioprofessionnel tolérant, je suis journaliste, mes copines en couple ont l’intelligence de ne pas m’exhiber leur bonheur…