Crise

“Les choix que l’on fait vont dessiner l’économie pour les prochaines décennies”

Cheffe économiste à l'OCDE, ancienne conseillère de François Hollande, Laurence Boone fait partie du comité d'experts créé par Emmanuel Macron pour réfléchir au fameux “monde d'après”. Alors, ça va donner quoi?
Un groupe de chaises empilées derrière une vitrine, avec des reflets sombres et une lumière contrastée.
Rea / Romain Gaillard
  • Emmanuelle Andreani
  • 8 min.
  • Interview

À quelles conséquences économiques de la crise vous attendez-vous?
Cette crise ne ressemble ni à celle de 2008 ni à aucune autre. Ce n’est pas une bulle immobilière, ce n’est pas une crise du crédit, ce n’est pas une crise financière, elle n’est pas circonscrite à tel ou tel pays. Là, elle touche presque tout le monde, pratiquement en même temps. En vérité, on n’a aucune référence face à ce qui est en train de se passer. Il nous semble donc quasi impossible de se reposer sur un seul scénario central quant à la suite des événements. À l’OCDE, on a produit deux scénarios: un où l’on reprend lentement la vie qu’on avait avant ; l’autre où le virus revient à l’automne et où on est obligés de réduire à nouveau la voilure. Dans les deux cas, c’est une récession d’une ampleur inédite en temps de paix.

Society #133

Illustration pour Dominic C
ILLUSTRATION: ANTHONY GERACE

Dominic C

Il voulait faire de la Grande-Bretagne post-Brexit une sorte de start-up nation shootée aux stéroïdes. Architecte du “Leave” et conseiller principal de Boris Johnson, voilà Dominic Cummings, Machiavel sauce lad, empêtré dans une polémique sans précédent liée à sa violation des règles de confinement et à une réponse trop tardive à la crise sanitaire. Portrait de celui que l'ancien Premier ministre David Cameron a un jour traité de “psychopathe de profession”.
Illustration pour Le prix du Nobel
d'après AFP / MICHEL CLEMENT

Le prix du Nobel

En 2008, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier obtenaient le prix Nobel de médecine pour avoir isolé, 25 ans plus tôt, le virus du sida. Aujourd'hui, la première est à la tête du comité d'experts de l'Élysée sur le coronavirus, quand le second s'est ostracisé en s'enfonçant dans le complotisme. Deux trajectoires opposées qui en cachent d'autres: celles des scientifiques ayant travaillé dans la même équipe, avant d'être les grands oubliés d'une récompense aux allures de malédiction. Et qui rappellent, en ces temps de course au vaccin, combien le monde de la recherche médicale peut être violent.

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !