
Peut-on parler d’une ‘épidémie de solitude’, comme l’a fait l’administrateur de la santé publique américaine en 2023? Il faut d’abord comprendre que la vie en solitaire, l’isolement social et la solitude sont des choses distinctes. Il n’existe pas de norme universelle pour mesurer la solitude, qui par ailleurs a des significations différentes selon les personnes. Votre seuil de connexion sociale, ce dont vous avez besoin pour vous sentir bien, peut être très différent du mien. De nombreuses personnes n’ont pratiquement pas d’amis et très peu d’interactions sociales dans leur vie quotidienne, mais elles ne se sentent pas ‘très seules’ pour autant. D’autres passent leur temps en interaction constante mais ressentent une profonde solitude. Pour être plus fiables, les études doivent mieux définir l’expérience spécifique de la solitude et nous devons affiner notre vocabulaire sur la question. Je suis également réservé à propos de cette idée d »épidémie’ parce que je pense qu’elle nous empêche en réalité de prendre la solitude au sérieux. Ironiquement, en disant qu’elle est partout, qu’elle est pire que jamais et touche plus de gens que jamais, on cède à la panique et on simplifie le problème plutôt que d’y réfléchir attentivement.