
Vous vous êtes spécifiquement intéressée aux femmes migrantes dans votre enquête. Quelles sont vos conclusions? Il y a longtemps eu un mythe selon lequel les hommes migrants étaient plus nombreux et que l’apparition des femmes était liée à la tertiarisation de l’économie. En réalité, l’histoire de l’immigration est aussi une histoire de femmes dès le début, mais une histoire mal connue. Encore aujourd’hui, avec les images qu’on a de la traversée de la Méditerranée et des passages aux frontières, on a une vision très masculine qui domine. On a vu quelques femmes apparaître avec la crise sicilienne, mais ça reste des images de famille. En réalité, selon l’ONU, 48% des personnes migrantes sont des femmes. Et puis, on peut imaginer qu’elles sont encore plus nombreuses en aval. Nombre de femmes sont mortes en route, que ça soit en mer, dans le désert ou aux frontières.