COMIX

Monsieur Burns

À Seattle et sa région, là où il a grandi, Charles Burns a été successivement à l'école avec Bill Gates, Matt Groening, le créateur des Simpson, et Bruce Pavitt, l'homme derrière le label Sub Pop. Mais de tous, c'est peut-être lui qui a construit la plus belle œuvre. Devenu un dessinateur mythique de l'histoire des comics américains – avec le livre culte Black Hole, il a décrit mieux que tout autre l'horreur de l'adolescence américaine. Interview.
  • Par Sonia Desprez
  • 11 min.
  • Interview
Illustration pour Monsieur Burns
Charles Burns

Vous avez beaucoup écrit sur l’adolescence en vous basant sur votre propre expérience. Mais observez-vous aussi la jeunesse actuelle pour vos livres? Le noyau de mon travail, c’est vraiment ce que j’ai intériorisé. J’ai élevé deux filles mais c’est assez embarrassant de dire que l’on se réfère à la vie de ses filles pour son travail… Disons que je ne pourrais pas mettre des personnages en train de s’envoyer des SMS, par exemple. Je ne m’y intéresse pas assez, ça ne serait pas authentique. Pour faire une bonne histoire, il faut une vérité émotionnelle. Je ne suis pas intéressé non plus par les histoires sur le milieu de la vie, je retourne aux périodes plus tumultueuses, extrêmes, les raz de marée émotionnels. Donc l’adolescence. Et, sur le plan émotionnel, je ne pense pas que le fait d’être adolescent ait beaucoup changé aujourd’hui par rapport à mon époque.

Society #43

Une personne à cheval se tient devant un groupe aligné de policiers en tenue anti-émeute dans un paysage désertique.
Photos: Zen Lefort pour Society

« Nous devons couper la tête du serpent noir »

Lakotas, Cherokees, Apaches, Iroquois, Comanches. En quelques mois, ils sont des centaines à s'être mis en route pour rejoindre Standing Rock, au beau milieu du Dakota du Nord, pour former ce qui est devenu le plus gros rassemble d'Amérindiens depuis les manifestations de Wounded Knee en 1973. Au cœur de leur combat: empêcher qu'un pipeline ne dénature leurs terres sacrées. Et, plus largement, "ouvrir les yeux" de l'Amérique blanche sur leur funeste sort.
Des hommes enveloppés dans des couvertures en Mylar dorment sur le sol et les bancs en béton. Un homme boit de l'eau directement d'un bidon, partagé par de nombreux détenus.
Dr

Dans l’enfer des glacières

Les migrants venus du Mexique les connaissent sous le nom de hieleras, les glacières. En Arizona, du côté américain de la frontière, la police entasse dans des centres de détention frigorifiés des centaines d'hommes, femmes et enfants dont le seul crime est d'être entrés illégalement aux États-Unis. Prévues pour être provisoires, les hieleras sont, en réalité, le plus souvent de véritables prisons. Jusqu'à quand?
Illustration pour Les soldats oubliés
Mario Rodriguez, expulsé en 2005.Photos: Robert Benson pour Society

Les soldats oubliés

Ils ont servi l'armée américaine et l'Amérique leur avait promis leur naturalisation en retour. Mais pour des milliers de soldats immigrés, le rêve a tourné au cauchemar: la nationalité américaine n'est jamais arrivée, et au moindre accroc avec la justice, ils ont été expulsés dans le pays d'origine de leur famille. Reportage au Mexique, à Tijuana, où, à proximité de la frontière, des dizaines de banished veterans survivent tant bien que mal.
Illustration pour Certains late show

Certains late show

La télé américaine ne serait pas ce qu'elle est sans les late shows, émissions nocturnes et humoristiques où vedettes hollywoodiennes, pop stars et politiciens de premier rang se précipitent pour étaler leur “coolitude”. Et ça marche: plus populaires que jamais, ces shows influencent considérablement la conscience politique des 18-24 ans. En pleine course présidentielle américaine, plongée dans les coulisses de la télé la plus puissante (et la plus drôle) du monde.

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