“Le passe sanitaire, ce n’est pas mon… | Society
Entretien

“Le passe sanitaire, ce n'est pas mon truc”

Fallait-il imposer le passe de façon aussi radicale? Où en est la réflexion de l'État sur l'hôpital public? Le gouvernement entend-il les critiques dont il fait l'objet depuis le début de la pandémie? Alors que les manifestations contre les dernières mesures sanitaires se multiplient et que la France n'a pas réussi à échapper au variant Delta, le ministre de la Santé, Olivier Véran, propose quelques réponses. Et tire -sans surprise- un bilan plutôt positif de sa gestion de la crise.
  • Par Vincent Riou / Photos: Iorgis Matyassy pour Society
  • 26 min.
  • Interview
Un homme en costume sombre est assis sur une chaise en cuir marron, les jambes croisées, dans un environnement sobre avec un sol en marbre clair.
Photos : Iorgis Matyassy pour Society

Si vous vous replacez un an en arrière,vous auriez signé pour en être là où on en est aujourd’hui? En février 2020, j’ai été propulsé capitaine d’un paquebot avec, droit devant, un iceberg. Un an et demi plus tard, on est tous toujours à bord et on n’a pas coulé. Il y a peu de gens dans ce pays qui auraient imaginé qu’au cours de l’été 2021, on serait au-dessus de l’Allemagne au niveau de la vaccination. À l’heure où on parle, les trois quarts des Français âgés de 12 ans et plus ont reçu au moins une injection. Là, on est dans le dernier kilomètre. Il faut encore aller chercher des gens qui veulent attendre, par peur de la piqûre -ça arrive ou du vaccin, parce qu’ils entendent plein de choses ou qu’ils ne se sentent pas concernés…

C’est l’iceberg qui est plus loin, ou le bateau qui est plus solide? L’iceberg, on en maîtrise mieux les contours, et le bateau, on a appris à le consolider et à l’éloigner du danger. Donc la situation est très différente de l’année dernière: on comprend mieux -pas tout encore, il y a toujours une part de mystère avec ce virus, il ne faut pas le nier. Il n’a pas dit son dernier mot, il est capable de muter pour s’adapter à toutes les armes qu’on a réussi à créer contre lui. Mais il est affaibli grâce au vaccin, qui est notre meilleure arme.

Society #162

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