
Ton album cartonne. Tu arrives à comprendre ce qui touche les gens dans ce que tu fais? Alors, déjà, le succès est beaucoup plus important que ce que j’imaginais. Genre deux fois plus, je pense. (Rires.) Et ce succès s’est construit sur du long terme. Je crois que j’arrive enfin à avoir une bonne cohérence entre ma musique, mes paroles et l’image globale du projet. Je deviens ‘lisible’: les gens arrivent à identifier ce que je fais. C’est en même temps singulier et assez simple pour qu’ils aient envie d’écouter. Par exemple, la chanson Défaite de famille est la plus streamée de l’album, alors que pour moi elle était complètement anecdotique. Je l’aimais suffisamment pour la mettre dans l’album, mais j’ai réalisé que les gens la kiffaient parce que c’est de la musique actuelle –une instru trap, comme ils auraient pu entendre chez Young Thug–, et parce qu’il y a ce truc où ils se retrouvent vraiment dans les textes: ils voient leur oncle, leur grand-père… Les phrases sont suffisamment bien tournées pour que ça fasse marrer. C’est un comique d’observation qui fonctionne. Et puis, ceux qui me suivent depuis quelques années me voient un peu comme un pote (rires), ils ont l’impression de suivre ma vie dans mes textes, un peu comme une série. Après, je comprends aussi ceux qui n’aiment pas.
Ils disent quoi, ceux qui n’aiment pas? Si t’es fan de rap des années 1990, avec des grosses caisses claires, tu vas être déçu par ce disque. Et puis, c’est sûr que si tu n’aimes pas les synthés, l’album est chiant.