“Rien ne se passe aux États-Unis… | Society
Entretien

“Rien ne se passe aux États-Unis sans une discussion sur la race”

Qu'arrive-t-il quand un auteur noir américain s'empare, 140 ans plus tard, des Aventures de Huckleberry Finn, de Mark Twain, et décide de les raconter du point de vue de l'esclave noir qui accompagne l'adolescent en fuite? Cela donne James, un roman de 288 pages haletantes prenant place le long du Mississippi, un implacable diagnostic de l'Amérique, un prix Pulitzer, un National Book Award, des records de vente et un statut de célébrité parfaitement inattendu pour son auteur, Percival Everett, 68 ans.
  • Par Benoit Landon, à Martha's Vineyard (États-Unis)
  • 11 min.
  • Interview
Illustration pour “Rien ne se passe aux États-Unis sans une discussion sur la race”
Rea / Joyce Kim (The New York Times)

Pourquoi avoir choisi de travailler à partir des Aventures de Huckleberry Finn ? Dans ce roman, Jim est un personnage peu développé, mais il est un individu singulier qui évolue dans l’univers de Mark Twain. Et bien que l’esclavage soit une condition qui l’affecte, le roman lui-même ne traite pas de l’esclavage. Il parle d’un Américain, Huck, qui est notamment confronté à la question de l’esclavage. Cela en fait donc un texte très important, et le produit de son siècle. Et pour moi, en tant qu’artiste, cela me donne matière à jouer. Huckleberry Finn est aussi la première représentation littéraire d’un adolescent américain dans son propre environnement et qui est confronté à la caractéristique la plus déterminante de l’esprit américain: la race. Or, rien ne se passe dans ce pays sans une discussion sur la race.

Society #262

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