
Comment arrive-t-on à convaincre le monde du cinéma français quand on veut faire un premier film d’action, qui plus est joué en partie en tamoul? Déjà, je me suis enlevé la pression du premier film: si c’est le dernier, ce n’est pas grave. Ensuite, à l’écriture, je suis resté le plus simple possible, pour que les gens comprennent l’histoire mais n’imaginent pas le film. J’ai caché au maximum mes intentions. Parce que si j’avais commencé à écrire ‘Là, le mec s’envole pour donner un coup de pied’, on m’aurait répondu ‘Attends, c’est pas sérieux’. Les gens autour de moi ne savaient pas à quoi allait ressembler le film. ‘C’est quoi? Une comédie? -Laissez-moi faire.’ C’est comme tourner le bouton d’un curseur. Si ça part trop en comédie, le spectateur occidental n’y croit pas, mais si je reste dans la réalité, c’est trop sérieux. À l’arrivée, c’est un style hybride, avec du Sergio Leone, du Scorsese, du cinéma hongkongais, indien ou coréen, mais c’est mon univers à moi.