Le facteur X | Society
Entretien

Le facteur X

Pour préparer Pleasure, son premier long-métrage, la cinéaste suédoise Ninja Thyberg a passé cinq ans à observer de près l'industrie du porno de Los Angeles. Elle en est revenue avec l'histoire de Bella, une jeune femme qui tente de percer dans ce milieu, et un prix du jury au festival de Deauville.
  • Par Chloé Tridera, à Deauville - Photos: Marie Rouge
  • 9 min.
  • Interview
Une personne se tient debout devant un rideau rouge, portant une veste sombre et un t-shirt clair.
Photos : Marie Rouge

D’où vous est venue l’idée de plonger dans le monde du porno? J’ai été très tôt une activiste antiporno. À 16 ans, mon premier petit ami m’a montré un film porno très cru et assez brutal, que lui et la plupart de ses amis avaient regardé. Je n’avais jamais vu de porno auparavant, les seules représentations que j’avais, c’étaient les nouvelles érotiques -j’ai été élevée en ayant cette conception super-romantique et assez naïve de la relation sexuelle. J’ai eu un choc quand j’ai compris à quel point notre vision et nos attentes sur le sexe étaient différentes, à quel point les garçons et les filles sont élevés différemment, à quel point le porno contribue à renforcer les stéréotypes sexuels et de genre. J’ai eu ce profond besoin, presque intense, de débattre de ces choses. Mais personne ne voulait en parler, je me suis retrouvée face à un mur parce que personne ne veut admettre regarder du porno.

Society #166

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