“Je n’ai jamais trahi mon pays” | Society
Reality Winner

“Je n'ai jamais trahi mon pays”

Quatre ans de prison. Telle est la peine qu'a purgée Reality Winner, une employée de la NSA, pour avoir divulgué en 2017 des documents confirmant l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016. Aujourd'hui libre, elle raconte.
  • Par Brice Bossavie, à New York - Photos: Evelyn Freja
  • 12 min.
  • Interview
Illustration pour “Je n’ai jamais trahi mon pays”
Photos : Evelyn Freja

En juin 2017, vous avez été arrêtée et placée en détention pour avoir fait fuiter un rapport secret de la NSA, qui démontrait comment la Russie avait piraté, au moyen de cyberattaques, le système électoral américain lors de l’élection présidentielle de 2016. Huit ans ont passé depuis. Quel bilan en tirez-vous? Ce que j’ai vécu de plus important a sans aucun doute été les quatre années que j’ai passées en prison. Mais le plus frustrant a été cette impression que les gens se sont finalement plus intéressés à qui j’étais en tant que personne qu’au contenu du document que j’avais fait fuiter. Ce n’était pas du tout ce que je souhaitais. D’autant que devenir une personne célèbre qui a fait de la prison n’est évidemment pas quelque chose de simple. C’est compliqué de trouver un emploi avec un tel casier judiciaire. J’ai dû retourner vivre chez mes parents. Je ne travaille plus dans le domaine de la sécurité nationale et j’essaie actuellement de déterminer où aller professionnellement pour le reste de ma vie. Mais je n’ai juridiquement pas le droit de gagner de l’argent avec l’exploitation de mon histoire personnelle, que ce soit avec le livre que je viens de sortir ou les deux films qui ont été réalisés sur moi.

Society #266

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