
Tu ne tournes pas depuis un an, tu fais quoi de tes journées? J’ai l’impression d’être un peu comme les retraités: moins il semble qu’ils ont des choses à faire, plus ils te disent qu’ils font quantité de choses. Donc j’ai l’impression de faire plein de trucs et dès qu’on me pose la question ‘mais quoi exactement?’, ça devient un petit peu flou… Tandis que quand je peux dire ‘je suis en tournage’, c’est tellement pratique! Je peux repousser tous les rendez-vous que je n’ai pas tellement envie d’avoir, comme si j’étais dans une période de création totale de 8h à 6h du matin.
Attends, j’ai quand même lu que parfois, tu te levais à 4h pour réviser ton texte avant d’être sur le plateau à 6h… Alors voilà le genre de choses qui ne m’arrivent plus. Désormais, les nuits sont très différentes. Avant, je ne savais pas ce que c’était que de dormir plusieurs heures d’affilée. Je me réveillais la nuit, je partais en listes obsessionnelles… Désormais, je peux faire sept heures d’un seul coup et c’est exceptionnel. Mon dernier tournage, c’était pour la série Tout va bien, de Camille de Castelnau. Je n’avais pas comme rêve absolu de faire une série chorale avec un enfant malade au milieu, mais quand j’ai lu le premier épisode, j’ai trouvé ça brillant. Camille arrive à raconter des choses drôles au milieu du pathétique, ce n’est jamais misérabiliste. C’était un super tournage, mais depuis, j’ai foutu quoi, moi? Bah un enfant, quand même, ça prend du temps… Et puis je lis des scénarios. Je suis face à un truc un peu bizarre, c’est-à-dire de ne pas forcément trouver exactement ce que je voudrais.
Tu arrives à dire non? Ah oui, très bien.