
Tu es le plus gros youtubeur français et le documentaire qui t’est consacré, Merci Internet, sort sur Amazon Prime et non sur la plateforme qui t’a rendu célèbre. Pourquoi? Parce que faire un docu-série ambitieux, ça revient méga cher. Il ne s’agit pas simplement de la série de moi et mon meilleur pote, Théo (Théodore Bonnet, crédité comme auteur et réalisateur de Merci Internet, ndlr), avec qui je fais tout depuis dix ans: des gens ont bossé dessus des années. Il y a eu, à un moment, l’idée de faire un gros vlog, mais on s’est rapidement dit que ça méritait davantage qu’un truc d’une heure sur YouTube.
C’est aussi Montre jamais ça à personne, le documentaire à succès sur Orelsan, qui t’a donné l’idée de t’y mettre à ton tour? On a lancé le projet bien avant, en réalité. Avec Théo, on a commencé à filmer spécifiquement pour le documentaire en janvier 2019. Ça fait plus de quatre ans d’images et à côté de ça, on a retrouvé un milliard de rushes, entre ceux diffusés, mais oubliés, car ils datent de dix ans, ou ceux non exploités. Comme notre métier de base, c’est de faire des vidéos, on a énormément de matière naturellement. Il y a des points communs avec Montre jamais ça à personne : on s’est notamment inspirés du parti pris consistant à raconter mon parcours via le point de vue d’un méga proche. Mais la démarche de départ est différente. En fait, on est partis du constat suivant: il y avait beaucoup de flou et de mystère autour de la vie des gens de YouTube et des métiers d’Internet. Nos fans, même s’ils sont là depuis longtemps, ignorent beaucoup de choses de notre quotidien et spéculent. J’avais envie de leur dire: ‘Arrêtez de mythifier, voilà comment ça se passe vraiment.’