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Koh-Lanta, la survie est belle

Ses audiences, déjà hautes, ont explosé pendant cette année rythmée par les confinements. Depuis 20 ans, Koh-Lanta séduit des millions de Français grâce à ses concepts pensés au millimètre, ses promesses d'aventure et ses scénarios shakespeariens. Mais encore? Plongée au cœur des secrets de l'émission “qui a le plus marqué l'histoire de la télévision”.
  • Par Emmanuelle Andreani et Théo Denmat
  • 31 min.
  • Story
Illustration pour Koh-Lanta, la survie est belle
D'après Starface (ALP / TF1) / Laurent Vu / Alain Issock

Passé le seuil des dix minutes, le supplice s’est étendu aux bras. La douleur s’est répandue lentement, comme un poison remontant les veines. À sa grande surprise, elle est partie du tendon d’Achille, là où ses jambes croisées agrippent le rondin. Elle a atteint le bassin, puis le torse, a franchi les omoplates, infesté les biceps. Désormais, elle sclérose ses phalanges. Dix minutes seulement ; ses muscles hurlent comme s’il était pendu là depuis des jours. Bientôt, il ne sera plus qu’une crampe humaine, pétrifié par l’une des épreuves les plus dures de Koh-Lanta, celle dite des “cochons pendus” ou des “paresseux”, qui consiste à rester accroché(e) le plus longtemps possible à un tronc d’arbre placé à l’horizontale. Sauf qu’Anthony n’est pas vraiment sur TF1 ni même sur une plage au beau milieu du Pacifique, mais dans son jardin, à Annecy, à 20 centimètres au-dessus du sol. Par terre, la pelouse en plastique est parsemée de copeaux de bambous, reliquats de ses nombreuses tentatives –réussies– visant à faire du feu à partir de cotons démaquillants. Un voisin fume une clope en le regardant depuis son balcon. Anthony continue de s’accrocher, les yeux rivés sur son chrono. Le sang lui monte à la tête. Il ferme les yeux. Dix minutes. Tenir.

Society #146

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