Faits divers

L’art et le pyromane

En entrant dans une maison où il est venu voler de la viande pour nourrir sa famille, un homme se blesse. De peur que son sang ne révèle son ADN, il décide de mettre le feu. Manque de chance, il y a, dans cette demeure, un Braque et un Picasso, qui partent en fumée. L’homme écope de cinq ans de prison. Voilà comment l’histoire est contée en ce début d’année. C’était évidemment un peu plus compliqué… Enquête.
  • Par Pierre Boisson et Lucas Duvernet-Coppola
  • 12 min.
  • Faits divers
Une main tient une allumette allumée, et la fumée qui s'en échappe forme le visage d'une personne.
Illustration: Charlotte Delarue pour Society

Il est à peine 6h, le 25 mai 2014, lorsqu’un camion de pompiers freine en urgence devant le 3 rue du Lavoir-Carteret, à Saint-Loup-sur-Aujon. Une vieille maison en pierres de taille est en flammes. Les pompiers fracturent le portail, lance à incendie au poing. Il n’y a plus grand-chose à sauver, la bâtisse a brûlé toute la nuit. Les propriétaires des lieux sont en train de boire un verre de rouge à Bordeaux avec des amis lorsque, quelques heures plus tard, le téléphone sonne. C’est la gendarmerie au bout du fil. Laurence et Christian Pétrakis se regardent, sans savoir quoi se dire. Tout s’effondre. Il y a quinze ans, ces Parisiens avaient acheté l’ancien relais de diligence du village et s’étaient afférés depuis à en faire l’endroit idéal où vieillir ensemble. “C’est pas que la maison, c’est le cœur qui est parti en fumée”, disent-ils aujourd’hui. Laurence s’était chargée de la décoration –salle à manger rouge, poutres dorées–, du jardin japonais et du potager. Des petits pois, de la rhubarbe, des plantes aromatiques rares, des arbres fruitiers. Petit à petit, c’était même devenu leur résidence principale. Ils y passaient quatre jours par semaine, du jeudi au lundi. Les Pétrakis avaient laissé tout ce qu’ils aimaient à Saint-Loup: un tapis kazakh acheté chez Chapuisat à Londres, une statue de Diane, déesse de la Chasse, une mosaïque persane chinée à Tours, des tableaux expressionnistes allemands. Mais aussi deux tableaux de maître signés: une esquisse cubisante de Picasso et une nature morte de Braque. Aux gendarmes, les Pétrakis posent deux questions: “Qui? Et pourquoi?” Pas de réponse, mais un indice. Au milieu des décombres, une boîte de chocolats a échappé aux flammes. Sur celle-ci: une tâche de sang encore frais.

Society #1

Illustration pour Come to (Sugar) Daddy
Photos: Annie Tritt pour Society

Come to (Sugar) Daddy

Proxénète ou simple businessman? Brandon Wade est à la tête du site de rencontres le plus scandaleux du moment. Convaincu que le moyen le plus sûr de séduire est encore d’en avoir dans le portefeuille, il a créé en 2006 Seeking Arrangement, un site mettant en relation des hommes fortunés (sugar daddies) et des femmes démunies et souvent beaucoup plus jeunes (sugar babies). Ils sont aujourd’hui plus de deux millions à s’adonner à ces petits arrangements entre “amis”. Et Brandon a, enfin, une vie sexuelle épanouie.
Un téléphone affiche une application ressemblant à Tinder, avec deux flux sortant de l'écran : à gauche, une substance verte et visqueuse, et à droite, une multitude de cœurs roses.
Illustration: Kelsey Dake

Tinder Délice

Success story? Phénomène de société? Sitcom? Ou tout cela à la fois? Comme il y a eu Facebook, il y a désormais Tinder. Une petite start-up californienne fondée par de jeunes nerds ambitieux qui se targue d’avoir changé le jeu de la séduction au niveau mondial, et qui pèserait plusieurs milliards de dollars. Mais qui, comme toute saga, comporte aussi sa part d’ombre: cadavres dans le placard, guerres d’ego, couples qui se brisent. Enquête.
Illustration pour Business classe
Karwai Tang/WireImage

Business classe

C’était écrit. Raillée pour ses piètres talents de chanteuse, moquée pour ses extravagances vestimentaires, cantonnée dans un rôle de femme bafouée et de mère de famille nombreuse, Victoria Beckham devait finir en desperate housewife sous Tranxène. Mais elle a refusé ce rôle-là. En quelques années, l’Anglaise a monté une marque de mode qui cartonne. Elle a même été élue entrepreneur de l’année outre-Manche en 2014. La revanche est un plat qui se mange cold.
Illustration pour “Cela n’a pas besoin d’être propre”

“Cela n’a pas besoin d’être propre”

Incluses dans le dossier judiciaire, les conversations entre Dread Pirate Roberts et le “membre des Hell’s Angels” Redandwhite, retrouvées sur le PC de Ross Ulbricht, oscillent entre la négociation commerciale, le tutoriel d’utilisation de Tor et d’interminables palabres sur la façon de traiter les gêneurs. Dans cet extrait, DPR et R&W discutent du sort de FriendlyChemist, fournisseur d’un dealer de Silk Road qui fait chanter Ross et menace l’anonymat de milliers d’utilisateurs du site.

À lire aussi

Abonnez-vous à Society+ dès 4.90€

Des centaines de docus à streamer.
7 jours gratuits !