Reportage

Le bateau ivre

Ils n’auraient raté ça pour rien au monde. Il y a quelques semaines, s’élançait depuis la Floride la cinquième édition de “70 000 Tons of Metal”, la plus grande croisière heavy metal de l’univers, avec 3 500 fans et 60 groupes, parmi lesquels Soulfly, Venom ou Napalm Death. Et une escale méritée en Jamaïque. Reportage en haute mer, entre cornes de vache, headbanging et riffs d’acier.
  • Par Joachim Barbier
  • 24 min.
  • Reportage
Un homme portant un casque à cornes et des lunettes de soleil se tient sur le pont d'un bateau, levant un bras en l'air. Il porte un t-shirt avec l'inscription "Norway". En arrière-plan, on voit la mer et un ciel partiellement nuageux.
Photos: Peter Beste pour Society

L’enregistrement des passagers de la croisière débute à midi mais ils patientent déjà nombreux et en silence à l’ouverture du check-in. Une colonne de peaux diaphanes recouvertes de voiles noirs. Des centaines de mètres de t-shirts Slipknot, Pantera, Death Angel, Disturbed, Iron Maiden ou Motörhead. Et puis la même distance en tatouages, en christs agonisant sur la croix, en elfes sanguinaires, en zombies en voie de putréfaction. Et autant de bermudas camouflage. À la sortie des portiques de sécurité et du scan des bagages, un gars en kilt est menotté pour avoir essayé d’introduire quelques grammes de marijuana. Un autre se fait confisquer son bang soigneusement empaqueté dans du film plastique. Pour le reste, c’est une foule de satanistes dociles et disciplinés qui s’apprête à prendre la mer. Seul détonne Martin, un Allemand barbu comme un personnage du Seigneur des anneaux habillé d’une cotte de mailles portée à même la peau et d’un bonnet de père Noël. Il sort titubant d’un taxi, sous le regard placide d’un shérif du Broward County et se met à hurler, sous la forme d’un défi lancé par un vampire au soleil d’hiver de la Floride: “I kill the sun!” Dans l’attente, la rumeur se répand de groupe en groupe. Il y aurait, paraît-il, soixante nationalités représentées dans la foule prête à embarquer sur le Liberty of the Seas (“la Liberté des mers”), sur le quai 25 de Port Everglades, à Fort Lauderdale.

Il se met à hurler, sous la forme d’un défi lancé par un vampire au soleil d’hiver de la Floride: “I kill the sun!”

Society #1

Illustration pour Come to (Sugar) Daddy
Photos: Annie Tritt pour Society

Come to (Sugar) Daddy

Proxénète ou simple businessman? Brandon Wade est à la tête du site de rencontres le plus scandaleux du moment. Convaincu que le moyen le plus sûr de séduire est encore d’en avoir dans le portefeuille, il a créé en 2006 Seeking Arrangement, un site mettant en relation des hommes fortunés (sugar daddies) et des femmes démunies et souvent beaucoup plus jeunes (sugar babies). Ils sont aujourd’hui plus de deux millions à s’adonner à ces petits arrangements entre “amis”. Et Brandon a, enfin, une vie sexuelle épanouie.
Un téléphone affiche une application ressemblant à Tinder, avec deux flux sortant de l'écran : à gauche, une substance verte et visqueuse, et à droite, une multitude de cœurs roses.
Illustration: Kelsey Dake

Tinder Délice

Success story? Phénomène de société? Sitcom? Ou tout cela à la fois? Comme il y a eu Facebook, il y a désormais Tinder. Une petite start-up californienne fondée par de jeunes nerds ambitieux qui se targue d’avoir changé le jeu de la séduction au niveau mondial, et qui pèserait plusieurs milliards de dollars. Mais qui, comme toute saga, comporte aussi sa part d’ombre: cadavres dans le placard, guerres d’ego, couples qui se brisent. Enquête.
Illustration pour Business classe
Karwai Tang/WireImage

Business classe

C’était écrit. Raillée pour ses piètres talents de chanteuse, moquée pour ses extravagances vestimentaires, cantonnée dans un rôle de femme bafouée et de mère de famille nombreuse, Victoria Beckham devait finir en desperate housewife sous Tranxène. Mais elle a refusé ce rôle-là. En quelques années, l’Anglaise a monté une marque de mode qui cartonne. Elle a même été élue entrepreneur de l’année outre-Manche en 2014. La revanche est un plat qui se mange cold.
Une main tient une allumette allumée, et la fumée qui s'en échappe forme le visage d'une personne.
Illustration: Charlotte Delarue pour Society

L’art et le pyromane

En entrant dans une maison où il est venu voler de la viande pour nourrir sa famille, un homme se blesse. De peur que son sang ne révèle son ADN, il décide de mettre le feu. Manque de chance, il y a, dans cette demeure, un Braque et un Picasso, qui partent en fumée. L’homme écope de cinq ans de prison. Voilà comment l’histoire est contée en ce début d’année. C’était évidemment un peu plus compliqué… Enquête.
Illustration pour “Cela n’a pas besoin d’être propre”

“Cela n’a pas besoin d’être propre”

Incluses dans le dossier judiciaire, les conversations entre Dread Pirate Roberts et le “membre des Hell’s Angels” Redandwhite, retrouvées sur le PC de Ross Ulbricht, oscillent entre la négociation commerciale, le tutoriel d’utilisation de Tor et d’interminables palabres sur la façon de traiter les gêneurs. Dans cet extrait, DPR et R&W discutent du sort de FriendlyChemist, fournisseur d’un dealer de Silk Road qui fait chanter Ross et menace l’anonymat de milliers d’utilisateurs du site.

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