
Il y eut d’abord Radio Classique, BFM-TV, Le Monde. Puis Paris Match. Avant France 2 et TF1. Plutôt discret jusque-là, hors médias catalogués extrême droite, jamais Aymeric Chauprade n’avait répondu à autant de sollicitations que ces derniers jours. Et pour une fois, aucune question sur les obsessions de l’eurodéputé Front national pour la menace islamiste, le grand remplacement et la cinquième colonne, pas plus que sur sa sympathie pour la Russie de Poutine ou pour les “thèses alternatives” autour du 11-Septembre. Le ton de l’échange est également plus apaisé que d’habitude. La raison de l’intérêt soudain porté au conseiller de Marine Le Pen pour les questions internationales n’a pourtant rien de banal. Fin octobre, il a grimpé dans un petit bateau à moteur amarré en République dominicaine en compagnie de Bruno Odos et Pascal Fauret pour aider ces derniers à fuir le pays par la mer. Rien que ça. Le 14 août, ces deux pilotes d’avion avaient été condamnés, en compagnie de deux autres Français, à 20 ans de prison chacun dans le cadre de l’affaire de trafic de drogue dite “Air Cocaïne”, et attendaient, en liberté surveillée et sans y croire, leur second procès en appel. L’opération “Dîner en ville”, comme l’ont surnommée Chauprade et son complice, le spécialiste en aviation Christophe Naudin, est un franc succès. Odos et Fauret parviennent à embarquer sur le voilier où Naudin les attend à la limite des eaux internationales dominicaines, avant de rejoindre la France par avion, le 24 octobre… et d’être placés en détention provisoire par la justice française. Aymeric Chauprade, lui, s’en sort bien.