Écologie

“Les minorités sont plus exposées aux dégâts environnementaux”

Les dernières élections municipales ont vu une forte poussée des écologistes. Et dans les quartiers populaires? Hadrien Malier, 29 ans, doctorant à l'EHESS et spécialiste de cette question, dresse l'état des lieux.
Des personnes ramassent des déchets dans un espace vert urbain, portant des gants et utilisant des sacs poubelle. En arrière-plan, on voit des bâtiments résidentiels et des voitures garées.
afp / Nicolas Guyonnet / Hans Lucas

Comment les questions environnementales sont-elles perçues dans les quartiers dits populaires? Souvent, les habitants de ces quartiers ne se sentent pas investis d’une mission de changer leur quotidien pour sauver la planète, contrairement à d’autres membres de la population plus favorisés qui, eux, font des efforts pour manger bio et démontrent leur intention de protéger la nature à travers le quotidien. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas sensibles aux enjeux environnementaux, mais qu’ils le sont d’une manière qui passe moins par l’idée que c’est aux individus de modifier leurs consommations. Il faut aussi mettre cela en parallèle avec l’empreinte carbone concrète des modes de vie. Dans ces quartiers se trouvent souvent les individus qui ont le mode de vie le moins nocif pour la planète. Les économistes l’ont très bien montré: l’empreinte carbone est corrélée au revenu. Plus on est riche, plus notre empreinte carbone est importante, en grande partie parce qu’on se déplace plus. Or, socialement, on a souvent tendance à juger de la vertu écologique des autres en fonction de leurs intentions plutôt que de leur contribution concrète aux dégradations environnementales, ce qui ne va pas de soi.

Society #137

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