
“L’orque a une tête sympa, et en fait ne l’est pas du tout ; j’aime bien. Tu vois arriver cette espèce d’énorme bordel avec toutes ses dents et tout, et il fait des petits bruits adorablissimes, on dirait un gros bébé, alors que c’est pas du tout un gros bébé, il peut bouffer un grand requin blanc. Quand j’étais petite, le film Orca était passé à la télé. J’en ai fait des cauchemars, mais ça a laissé une empreinte hyperforte de respect. C’est un animal fascinant, et qui est vraiment dans le collectif. C’est une forme d’intelligence qui nous dépasse -un pavé dans la mare-puisque nous, on a renoncé à ça pour miser plutôt sur des stratégies individuelles. Pour les novices: les orques subissent la ménopause et les femelles ménopausées dirigent toute la famille. En général, la matriarche a un aileron un peu pété, des balafres et elle peut avoir 80 ans. Ses enfants quittent le nid pour aller faire des bébés à côté mais reviennent chez leur mère après. C’est vraiment des Italiens de la mer, quoi. Pour mes 30 ans, mes proches m’ont permis d’aller en Colombie-Britannique, là où tu es sûre de voir des orques en faisant une espèce de camping sauvage vraiment à la roots. C’était l’époque des téléphones merdiques, donc j’ai juste une vidéo pourrave prise depuis mon kayak.”