Témoignages

Leurs enfants après eux

Le covid-19 tue tout le monde, mais surtout les personnes âgées, disent les chiffres. Laissant, au-delà des statistiques, une question en suspens: et pour ceux qui restent? Comment les enfants et petits-enfants de France vivent-ils avec la mort qui rôde autour de leurs aînés, et parfois les frappe? Cinq personnes racontent.
  • Par Lucas Minisini et Vincent Riou
  • 24 min.
  • Témoignages
Un couloir avec une porte, des sacs de courses posés au sol, et des bouteilles d'eau à côté. Un tableau est accroché au mur.
Myop / Jean Larive

« LA SEULE FAMILLE QU’ILS AVAIENT, C’ÉTAIT MOI, ET JE NE POUVAIS PAS ÊTRE LÀ »

Sabrina, 32 ans

“Je suis fille unique et je viens d’Alsace. Mes parents y habitent toujours, dans un petit village de moins de 1 000 habitants. Ma mère est retraitée, elle a 68 ans, et mon père en a 59. Ils ont un âge à risque, mais ils ne sont pas non plus très vieux. Pourtant, dès le mois de janvier, j’ai été vigilante sur cette maladie. Vu l’ampleur que ça avait pris en Chine, je sais pas, j’ai senti le truc, j’ai alerté mes parents très tôt, je leur ai dit d’être prudents. Et ça n’a servi à rien. Avant même le confinement, ils ont réduit les courses, ne parlaient pas aux gens, ou du moins gardaient une distance physique. Et malgré ces précautions, ma mère est tombée malade le 15 mars, avec des symptômes très forts, de la fièvre jusqu’à 40°C tous les jours, et des évolutions d’heure en heure, incroyable. On a tout de suite pensé au Covid-19. Mon père est tombé malade deux jours plus tard. Le seul endroit où ma mère a pu l’attraper, c’est au supermarché, ils ne sont allés que là… Mais bon, l’Alsace, c’est l’épicentre, même si eux sont dans le Bas-Rhin.

Dossier coronavirus

Society #130

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