
D’abord, prendre le train pour la gare de Sulmona, dans les Abruzzes. Puis sortir du centre-ville par la via Pescara. Quand il n’y a plus de commerces, plus d’habitations et que le panneau barré indique que toute ville a une fin, continuer tout droit. La prison est là, coincée entre la nationale 117 et le mont Morrone. Quatre cents détenus, dont beaucoup de prisonniers de “haute sécurité”. Une fois les cinq portes blindées franchies, il faut patienter dans une petite pièce. Habituellement utilisée pour les rencontres entre les détenus et leurs avocats, la salle numéro 1 mesure une dizaine de mètres carrés. Une table de deux mètres de long pour un mètre de large. De chaque côté, une chaise. Deux radiateurs. Deux tableaux. Quelques minutes d’attente, avant que trois gardes n’entrent. Il est là, derrière eux. Giuseppe Grassonelli, 48 ans, est enfermé depuis le mois de novembre 1992. Chef d’accusation: une série d’homicides commis en Sicile entre la fin des années 80 et le début des années 90. Circonstance aggravante: considéré comme l’un des fondateurs d’une des branches de la mafia sicilienne, il est soumis à l’article 4 bis qui concerne les mafieux et les terroristes. Conséquence: il ne pourra jamais bénéficier d’une remise de peine, et mourra en prison.