Mafia blues

Il a tué, s’est fait prendre mais n’a jamais parlé... Coupable d’une série de meurtres, commis chez lui, en Sicile, Giuseppe Grassonelli a été condamné à perpétuité au début des années 90. Derrière les barreaux, il s’est mis aux lettres et à la philosophie. Il a fini par écrire un livre dans lequel il raconte sa vie. Encensé par la critique et vainqueur du prestigieux prix Sciascia, celui-ci fait scandale: peut-on remettre un prix littéraire à un criminel? Alors que Malerba sort en France, son auteur reçoit au parloir.
  • Par Lucas Duvernet-Coppola, à Sulmona
  • 15 min.
  • Non classé
Illustration pour Mafia blues
Photo: Daniele Pace

D’abord, prendre le train pour la gare de Sulmona, dans les Abruzzes. Puis sortir du centre-ville par la via Pescara. Quand il n’y a plus de commerces, plus d’habitations et que le panneau barré indique que toute ville a une fin, continuer tout droit. La prison est là, coincée entre la nationale 117 et le mont Morrone. Quatre cents détenus, dont beaucoup de prisonniers de “haute sécurité”. Une fois les cinq portes blindées franchies, il faut patienter dans une petite pièce. Habituellement utilisée pour les rencontres entre les détenus et leurs avocats, la salle numéro 1 mesure une dizaine de mètres carrés. Une table de deux mètres de long pour un mètre de large. De chaque côté, une chaise. Deux radiateurs. Deux tableaux. Quelques minutes d’attente, avant que trois gardes n’entrent. Il est là, derrière eux. Giuseppe Grassonelli, 48 ans, est enfermé depuis le mois de novembre 1992. Chef d’accusation: une série d’homicides commis en Sicile entre la fin des années 80 et le début des années 90. Circonstance aggravante: considéré comme l’un des fondateurs d’une des branches de la mafia sicilienne, il est soumis à l’article 4 bis qui concerne les mafieux et les terroristes. Conséquence: il ne pourra jamais bénéficier d’une remise de peine, et mourra en prison.

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Un mur couvert de graffitis et de gravures, avec un homme flou marchant à travers une ouverture entourée de végétation.
Photos: Nicolas Janowski pour Society

Un nazi dans la jungle

Il y a quelques semaines, les clichés de trois drôles de ruines au milieu de la jungle, à Misiones, dans le Nord-Est argentin, face au Paraguay, faisaient le tour du monde. Motif: il s’agirait ni plus ni moins d’une construction nazie, datant de la Seconde Guerre mondiale, bâtie pour servir de refuge à un haut gradé du IIIe Reich. Une découverte surprenante? Peut-être pas tant que ça: sur place, à San Ignacio, les histoires de nazis sont légion. Voyage en terre rouge, entre mythes et réalité.
Un homme court à travers un tunnel en pierre, éclaboussant de l'eau en marchant. Il porte une casquette, un sac à dos avec des bouteilles d'eau et des vêtements de sport.
Photos: Joshua Dudley Greer pour Society

Une course en enfer

Réputée “course à pied la plus dure du monde”, la Barkley Marathons malmène dans les montagnes du Tennessee les coureurs osant la défier: 160 kilomètres, 20 000 mètres de dénivelé positif et un compte à rebours de 60 heures. Inspirée de l’évasion ratée de James Earl Ray, l’assassin de Martin Luther King, qui se perdit en 1979 dans ces bois et ces collines inhospitalières, elle s’élançait pour la 28e fois le 28 mars dernier. Avec 40 aventuriers sur la ligne de départ. Mais combien à l’arrivée?
Illustration pour “Si je dois mourir tant pis”
Photos: Renaud Bouchez pour Society

“Si je dois mourir tant pis”

Officiellement recherché par Interpol, notoirement “réfugié” en France, Paul Watson est devenu au fil des ans une sorte de pop star de la cause écologique. À la fois capitaine de navire, vedette de téléréalité, protecteur des espèces marines et “pirate” auto-revendiqué, l’ancien de Greenpeace et fondateur de Sea Shepherd Conservation Society a surtout, derrière lui, 40 ans de combat pour la survie des océans et de la biodiversité. Qu’il résume ici.

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