
“Ça ne me fait ni chaud ni froid.” C’est peu dire que la perspective de prendre part à sa première cousinade n’enchante guère Margaux. Cette prof de philo de 40 ans redoute le moment, prévu pour septembre prochain, où elle devra se présenter et faire la conversation à des cousins éloignés dont elle n’a aucune idée du visage. “Il y aura des gens qui habitent à côté de chez moi, mais que je n’ai jamais rencontrés de ma vie. Je pense ne pas connaître 80% des invités. Bref, j’ai du mal à m’enthousiasmer.” Elle a toutefois exclu la possibilité de se faire porter pâle le jour J, car l’une des instigatrices principales de ce rassemblement est sa propre mère. Margaux a essayé de comprendre pourquoi cela tenait tant à cœur à cette dernière, qui lui a fait noircir, ainsi qu’à ses deux frères, la date dans son agenda dès la sortie de l’hiver. Verdict? “C’est peut-être dû à leur génération vieillissante, théorise l’enseignante. Elle trouve dommage que la famille ne se réduise qu’à un lien vertical -grands-parents/parents/enfants. En prenant de l’âge, il y a une volonté d’exister en tant que famille horizontale, quitte à faire se rencontrer des cousins qui n’ont pas de vécu commun.”