
En cette soirée de juillet, la nuit tarde à tomber. Dans l’attente de l’obscurité et d’un signal de départ, Lucas, Lukas, Anaïs, Arthur et Raphaël bombardent d’UV leur minifusée, baptisée Hypnos et conçue en fibre phosphorescente. À 23h passées, une voix surgissant d’un talkie-walkie les informe que leur moment est venu. Les cinq adolescents, déjà munis de lunettes de soleil, s’équipent de gilets jaunes et de lampes frontales. Arthur tend à ses amis des bracelets fluorescents “juste pour le flex”. Ils quittent leur tente avec leur engin d’un mètre de long dans les bras, se dirigent vers le pas de tir sous les applaudissements de la foule. Devant la rampe de lancement, un constat dégrise Arthur: il a oublié le document détaillant les opérations avant décollage. Un aller-retour au barnum plus tard, Hypnos est prête pour l’allumage. Un haut-parleur émet le décompte: “Trois, deux, unité, mise à feu.” Désignée à la courte paille, c’est Anaïs qui appuie sur le bouton-poussoir. La fusée s’envole. Les panneaux LED qui recouvrent son fuselage passent du bleu au rouge et irradient le ciel. À 200 mètres du sol, un parachute s’extrait et permet au module multicolore d’atterrir sans encombre. En deux ans d’existence, c’est le troisième vol réussi pour l’“Agence spatiale landaise”, le nom que s’est trouvé le club des cinq.